Les dits de la Huppe

echos des sept vallées

quelques « cruyffismes », phrases légendaires

Attaquant de génie, entraineur mythiques, Johan CRUYFF est décédé à l’age de 68 ans.
ballon-footCruyff résume son expérience internationale
«Nous avons rappelé à tout le monde que le football était un plaisir. Nous avons ri et nous avons passé des moments extraordinaires. J’incarne une époque où le football offensif était synonyme de succès. Le plaisir était une notion fondamentale.»
Sa philosophie de jeu
«Il vaut mieux perdre avec ses idées qu’avec celles d’un autre
Cruyff, habitué au succès
«Un titre, c’est bien ; deux, c’est mieux. Mais à force de porter ses médailles, un héros finit par se fatiguer.»
Parole d’ancien joueur et entraîneur
«Les footballeurs qui jouent dans la rue sont plus importants que les entraîneurs diplômés.»
À quelque chose, malheur est bon, selon Cruyff
«Chaque inconvénient a son avantage.»
Cruyff revient aux fondamentaux
«Si nous avons le ballon, les autres ne peuvent pas marquer.»
Cruyff ne fait décidément rien comme tout le monde
«Si tu es mené, tu dois faire entrer un défenseur.»
Cruyff ne facilite pas le travail des journalistes
«Si j’avais voulu que vous compreniez, je me serais exprimé plus clairement.»
La perfection faite homme«Avant de faire une erreur, je m’abstiens.»
Cruyff n’est pas du genre à ménager ses joueurs
«J’ai deux masseurs. L’un jouait en deuxième division, l’autre en troisième. Pourtant, ils peuvent tous les deux tirer des deux pieds. Qui dans mon équipe en est capable ? Pour moi, c’est une question de technique.»
Cruyff doit sans doute sa réputation d’arrogance à de telles déclarations
«Quand on prononce le nom de Cruyff, tout le monde sait de qui on parle.»
Quand l’adversaire est trop fort, mieux vaut limiter les dégâts
«Si tu ne peux pas gagner, essaye au moins de ne pas perdre.»
Sa passion pour le travail «J’adore travailler mais seulement le travail que j’aime.»
Cruyff dévoile sa vision du jeu  «Le football est un jeu d’erreurs. Celui qui commet le moins d’erreurs gagne la partie.»
Avec Cruyff, il ne suffit pas de courir vite, il faut aussi de bons yeux
«Qu’est-ce que la vitesse ? Les sportifs confondent souvent la vitesse d’action et la vitesse d’analyse. Si je commence ma course avant mon adversaire, c’est parce que j’ai compris ce qui se passait avant lui.»
Cruyff ne croit visiblement pas à la chance
«Le hasard est logique.»
Son message pour les arbitres
«Ne cours pas le sifflet à la bouche. Garde-le dans ta main, comme ça, tu auras plus de temps pour réfléchir avant de siffler.»
Cruyff et la marge d’erreur
«Avant de faire une erreur, je ne la fais pas.»
«Je ne fais presque jamais d’erreur parce que j’ai beaucoup de mal à tromper
La simplicité selon Cruyff
«La solution qui parait la plus facile est toujours la plus facile

30 mars 2016 Posted by | Humour | , | Laisser un commentaire

le « mariage » de ces quelques-uns est un danger pour tous

« Le mariage pour tous » : Une supercherie linguistique doublée d’un mensonge
Daniel Godard, Professeur de Lettres Classiques
Dans le concert des arguments développés par les « pour » et les « anti » mariage gay, il est une voix qu’on n’a jamais entendue : celle de la langue française.
Au cours de mes 40 années d’enseignement (collège et lycée) en qualité de professeur de Lettres Classiques, j’ai toujours attaché une grande importance à la valeur des mots. Choisir le mot exact, le « polir sans cesse » comme disait Boileau, c’est à la fois s’assurer qu’il exprime parfaitement ce que l’on veut dire mais c’est aussi s’assurer que l’on sera bien compris de son auditoire.
La polémique que suscite le projet de loi sur le mariage gay offre un bel exemple de cette dilution de la pensée dans le brouillard d’une terminologie approximative. A force de triturer les mots dans tous les sens, les mots n’ont plus de sens et l’opinion déboussolée y perd son latin. Les slogans réducteurs répercutés par les médias ne font qu’entretenir la confusion au point qu’on a parfois l’impression d’avoir perdu le sens commun.
Prenons quelques exemples :
Premier exemple : La notion de « couple » homosexuel est-elle adaptée ? La réponse est non.
Si l’on se réfère à la terminologie du « Bon Usage », l’assemblage de deux éléments de même nature ne constitue pas un « couple » mais une « paire ». Ainsi, on dira une paire de ciseaux, une paire de lunettes et non un couple de ciseaux ou un couple de lunettes. Il en est de même pour les êtres vivants. Deux bœufs assemblés sous le même joug forment une paire de bœufs et non un couple de bœufs. Deux jumeaux de même sexe constituent une paire de jumeaux et non un couple de jumeaux. On pourrait multiplier les exemples.
La langue française nous indique clairement que la notion de « couple » repose sur un principe de différenciation et d’altérité. Le couple, c’est « un homme et une femme unis par des relations affectives, physiques » (Robert 2012). La prise en compte de la fin de la définition ne doit pas faire oublier le début. La distorsion sémantique à laquelle on s’adonne chaque fois qu’on évoque un « couple » homosexuel crée une confusion dommageable que rien ne peut justifier, pas même une évolution des mœurs. Il s’agit bien ici d’appeler un chat « un chat »

2ème exemple : qu’est-ce qu’un parent ?
La reconnaissance officielle du « couple » homosexuel entraîne nécessairement – tout le monde le sait – une modification du Code Civil. La disparition des mots « père » et « mère » au profit de la notion de « parent 1 » et « parent 2 » n’est en fait qu’une supercherie linguistique doublée d’un mensonge puisque le mot désigne étymologiquement les deux personnes (père et mère) qui conjointement sont à l’origine de toute naissance. En latin, le verbe parere veut dire « engendrer » pour le père, et « enfanter » pour la mère. Comment peut-on expliquer à un enfant que ce mot de « parent » (quel que soit son numéro) s’applique à une personne qui est totalement étrangère à sa naissance, un clandestin en quelque sorte ? La loi peut-elle cautionner ce mensonge ?
Ces deux exemples suffisent à démontrer que la terminologie avancée par les partisans de la loi n’est qu’un écran de fumée destiné à masquer une stratégie plus sournoise que les récentes manifestations viennent d’ailleurs de confirmer. Il semble en effet que les partisans du « mariage pour tous » se soient déjà engouffrés dans une brèche : l’incohérence du projet de loi :
Une incohérence interne à la loi : un « couple » homosexuel est par définition stérile. Il est donc logique que les homosexuels aient recours à des artifices s’ils veulent avoir des enfants. C’est le sens de leur revendication première : le droit à l’adoption, baptisé outrageusement « droit à l’enfant ». Le projet de loi prévoit cette disposition mais interdit la PMA (procréation médicalement assistée pour les femmes) et la GPA (gestation pour autrui pour les hommes c’est-à-dire le recours possible à une mère porteuse). Comment justifier cette contradiction alors que la loi du « mariage pour tous » est présentée comme une extension des droits ? Les récentes manifestations des partisans du mariage ont clairement démontré que les homosexuels entendaient s’appuyer sur cette contradiction pour pousser plus loin leurs exigences. Sur cette question, on note les premiers signes d’un fléchissement de la part des promoteurs de la loi. Le recours à la PMA, exclue dans un premier temps, pourrait faire
l’objet d’un amendement présenté par les députés de la majorité. Cette concession, logique en elle même,
met à nu la vraie nature du débat. Le « mariage pour tous », présenté au départ comme l’objectif essentiel, apparaît de plus en plus clairement comme un simple point de passage, une étape transitoire pour obtenir « in fine » une égalité de droit pleine et entière avec les couples hétérosexuels stériles.
Comme le droit à l’adoption ne changera pas grand-chose à la situation des homosexuels, vu les réticences de la plupart des états à confier des enfants à des homosexuels, c’est bien sur la PMA et la GPA que se concentre toute la pression. Une fois acquis le droit à la PMA pour les femmes homosexuelles, comment interdire aux hommes, au nom de ce même principe d’égalité, d’avoir
recours à la GPA ? Si c’était le cas, il y aurait là une discrimination incompréhensible, voire une
injustice, tout à fait contraire à l’esprit même du projet de loi.

Le piège des slogans
Il est une autre supercherie linguistique qu’il convient de dénoncer et qui tient au discours même des homosexuels. Pendant longtemps, leur combat a été placé sous le signe du « droit à la différence », droit qui leur a été reconnu par l’ensemble de la communauté nationale avec la création du PACS. Aujourd’hui, le thème du « droit à la différence » a totalement disparu du glossaire homosexuel. Bizarre ! Ce virage à 180 degrés a quelque chose de surprenant et pourtant personne ne s’en étonne. Il est vrai que le slogan « le mariage pour tous » est plus rassurant et plus rassembleur que « le droit à la différence » jugé sans doute trop « clivant » pour employer un terme à la mode, un concept dépassé en tout cas que l’on range sans complexe au rayon des accessoires. Au contraire, « le mariage pour tous » sonne comme un appel à la fête, à la fusion universelle de toute l’humanité, un remake d’ « Embrassons-nous, Folleville », en somme une préfiguration du « paradis pour tous ». Qui peut résister à un tel programme ?
Malheureusement, cette vision édénique du mariage est en décalage complet avec la réalité des faits. Il est d’abord étrange que le PACS ait eu si peu de succès auprès de la communauté homosexuelle alors que cet aménagement de la législation était notamment prévu pour elle. Et si le mariage présente tant d’attraits, comment expliquer que tant d’hommes et de femmes, de la base jusqu’au sommet de l’Etat, choisissent l’union libre c’est-à-dire le non-mariage ?
Il est notable également que nombre d’homosexuels vivent leur vie le plus naturellement du monde sans réclamer nécessairement le passage devant Monsieur le Maire. Certains même s’étonnent de ce déchaînement médiatique sur une question qui leur est totalement étrangère.
Alors, au bout du compte, que penser de tout ce tapage, de tout ce galimatias ?
Pas grand chose, sinon que derrière ces acrobaties sémantiques ou stylistiques, il y a la volonté de nier une évidence.
La négation d’une évidence :
Quel que soit le mode de procréation choisi, la naissance d’un enfant est nécessairement le résultat de la rencontre de deux cellules, masculine et féminine. La différenciation sexuelle est constitutive de l’être humain, même si les choix de vie peuvent ensuite amener certains individus à la vivre différemment. De ce fait, on ne peut admettre qu’une simple évolution des moeurs soit un argument suffisant pour modifier le statut du couple et celui de la famille, tels qu’ils nous ont été transmis depuis les origines de notre civilisation. Les Romains eux-mêmes, qui pratiquaient librement et indifféremment les deux formes de sexualité, n’ont jamais songé à remettre en question ce mode d’organisation de la famille pour une raison très simple mais essentielle : cette structure de la cellule familiale est la seule à garantir la filiation. Grands législateurs (ne pas oublier au passage que notre Code Civil découle directement du Droit Romain), ils ont toujours tenu à préserver ce socle de l’organisation sociale. Quant à l’adoption, très courante à Rome, elle a toujours été soigneusement encadrée par tout un arsenal juridique de manière à préserver l’intégrité des liens du sang. De ce fait, l’adoption n’était juridiquement admise que dans le cadre d’une famille déjà constituée et sur le modèle du couple hétérosexuel.
Jamais deux sans trois :
Mais il y a plus grave : la stérilité naturelle du « couple homosexuel » induit nécessairement l’intervention d’un tiers de l’autre sexe pour le rendre fécond. Dès lors, l’accès à la PMA ou à la GPA (quelle que soit la procédure adoptée, c’est-à-dire avec ou sans rapport sexuel) conduit à s’interroger sur la nature de ce prétendu « couple » qui ne peut assurer à lui seul son désir d’enfant. Ce qui revient à dire que le contrat de mariage que signeraient deux personnes de même sexe inclut nécessairement l’intervention prévisible d’une troisième personne. Il ne s’agit donc plus d’un « couple » mais d’une « triade », une forme d’adultère biologique accepté et reconnu par la loi. Sans parler des inévitables dérives financières qu’entraînera nécessairement la recherche effrénée de donneurs et de mères porteuses. Dans certains pays, on assiste déjà à des combinaisons multiples où les homosexuels s’adjoignent – pour un temps ou pour longtemps et moyennant finances –
le concours d’une ou plusieurs personnes pour mener à bien leur projet. Nous sommes là devant le risque majeur d’une marchandisation de l’enfant et par extension de la vie humaine. L’embryon devient un objet de convoitise assimilable à n’importe quel produit de consommation. Dans un proche avenir, on peut même imaginer l’achat en pharmacie de paillettes de sperme ou d’ovules congelées qu’on pourrait se procurer aussi facilement que la pilule contraceptive ou le Viagra, le tout remboursé par la Sécurité Sociale, au nom de ce « droit à l’enfant » brandi comme un dogme par les partisans de la loi.
Au terme de cet argumentaire, une conclusion s’impose :
Le « mariage » pour quelques-uns est en fait une menace « pour tous » :
A l’évidence, l’adoption de ce projet de loi fait courir à notre société un danger d’autant plus grand qu’il est paré de toutes les vertus aux yeux du plus grand nombre. Pour employer le langage des internautes, c’est un dangereux « cheval de Troie » qu’on introduit dans la législation française. « Malheureux citoyens, quelle folie est la vôtre ! » s’écriait Laocon en voyant les Troyens disposés à introduire ce cheval maudit dans les murs de leur ville (Enéide, II, 42).
Abandonné sur la plage, ce cheval imaginé par Homère avait tous les attraits d’un cadeau des dieux. Les Troyens sont restés sourds à l’avertissement de Laocoon. Ils ont fait mieux. Pour faciliter l’entrée du cheval dans la ville, ils n’ont pas hésité à abattre une partie de leurs murailles.
On connaît la suite ! …
Il est vain d’imaginer qu’on puisse contenir toutes les dérives inhérentes au projet de loi tel qu’il est présenté aujourd’hui. C’est bien sur la notion même de « mariage pour tous » qu’il faut se battre et résister. Si cette digue saute, le risque de submersion est hors de tout contrôle.
Daniel Godard
Professeur de Lettres Classiques

Dans le cortège des partisans de la loi « le mariage pour tous », il y avait un slogan intéressant : « UNE PAIRE DE MERES VAUT MIEUX QU’UN PERE DE MERDE » Si l’on accepte de faire l’impasse sur le caractère outrancier et injurieux du propos, ce slogan est une aubaine ! Pour la première fois, l’union de deux femmes est reconnue comme une « paire » et non comme « un couple » J’y vois la confirmation (involontaire) de mon analyse du mot « couple » Les arguments en faveur du mariage homo s’effondrent d’un coup devant cette évidence. Merci à celui ou à celle qui est à l’origine de ce slogan lumineux et providentiel !

1 février 2013 Posted by | Valeurs | , , , | Un commentaire

Le « mariage gay » ou la dictature de la confusion

La question du mariage gay appelle dix remarques.
Bertrand VERGELY

main Caracol

I) Il importe d’abord de distinguer la question de l’homosexualité de celle du mariage gay. L’homosexualité appartient à la sphère privée et renvoie à une histoire singulière. C’est ainsi, il y a des personnes dans la société dont la manière d’aimer consiste à aimer une personne du même sexe. Pourquoi en est-il ainsi ? Nous n’en savons rien et nous ne le saurons sans doute jamais, tant il y a de raisons possibles à cela. Toujours est-il qu’il s’agit là d’une réalité que la société se doit de respecter en offrant aux couples homosexuels une protection de leur vie privée au même titre que celle dont peut jouir chaque citoyen.

II) Le mariage gay relève en revanche d’une question qui regarde tout le monde, celui-ci étant appelé à bouleverser de manière irréversible la norme en vigueur en établissant une nouvelle norme en matière de famille, de filiation et de transmission, s’il vient à être adopté.

III) À l’origine, le mariage est une donnée naturelle. C’est ainsi, pour faire naître la vie un homme et une femme s’unissent et procréent un enfant. En établissant le mariage comme institution, la société a donné un cadre juridique à cette donnée naturelle afin de la protéger.

IV) Il s’avère qu’aujourd’hui le mariage, la filiation et la transmission ont changé de sens. La procréation n’est plus l’unique sens du mariage, le mariage-sentiment ayant tendance à l’emporter sur le mariage-procréation. De même, l’enfant n’a plus pour unique sens d’être le fruit de l’union d’un couple, le désir d’enfant introduisant des demandes d’enfants de la part de personnes seules ou des demandes d’adoption ou de procréation assistée de la part de couples stériles.

V) La question qui se pose dès lors  et qui concerne tous les couples, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels, est celle de savoir si le sentiment doit devenir l’unique sens du mariage et si le désir d’enfant d’où qu’il vienne doit devenir la raison d’être de ce dernier. Elle est également le fait de savoir si ce qui se fait doit devenir la norme de ce qui est.
Si tel est le cas, il faut savoir que rien ne va pouvoir s’opposer formellement  à ce qu’on lève désormais l’interdit de l’inceste au nom du droit de s’aimer pour tous. Le sentiment en dehors de toute donnée naturelle devenant la norme, au nom de l’amour un père pourra réclamer d’épouser sa fille voire son fils, une mère  son fils voire sa fille, une sœur son frère ou sa sœur, un frère sa sœur ou son frère.
Si tel est le cas, tout étant noyé dans l’amour érigé en droit au-dessus de toute réalité, plus personne ne sachant qui est qui, il y aura fatalement une crise d’identité et avec elle un problème psychique majeur. Les tendances psychotiques générées par l’individualisme hédoniste pour qui le réel n’existe pas et ne doit pas exister vont se renforcer.

Un père étant aussi un amant et une mère une amante, il va devenir impossible de parler de père et de mère et donc de savoir qui a autorité pour élever des enfants. En ce sens, la famille va littéralement exploser.

Enfin, l’interdit de l’inceste étant levé, c’est le sens même du devenir de l’être humain qui va être atteint, le sens de cet interdit  étant de rappeler aux êtres humains qu’ils sont faits pour devenir, en épousant, non seulement un autre hors de sa famille mais aussi de son sexe et non pour demeurer dans la même famille et le même sexe.
En ce sens, le législateur qui va devoir se prononcer sur le mariage homosexuel a de lourdes responsabilités. S’il décide de faire du mariage une affaire de droit et de sentiment en dehors de toute donnée naturelle, il introduira dans la cité la ruine possible de l’identité psychique, de la famille ainsi que du devenir symbolique de l’être humain.

VI) Au-delà de cette question qui concerne tout le monde, les hétérosexuels comme les homosexuels, la question du mariage gay pose un certain nombre de questions qu’il importe d’examiner avec attention, la principale d’entre elle étant celle du même. Au nom de l’égalité et du refus d’établir des discriminations, est-il possible d’établir une équivalence entre tous les couples ? Trois éléments  s’y opposent.

VII) En premier lieu, pour une simple question de réalité et de donnée objective, on ne peut pas mettre sur le même plan hétérosexualité et homosexualité, un homme et une femme n’étant pas la même chose que deux hommes et deux femmes. Les couples hétérosexuels ne sont pas des couples homosexuels ni les couples homosexuels des couples hétérosexuels. Établir une équivalence entre les deux revient à nier la réalité en opérant une grave confusion entre genre et pratique.
Avant d’être une pratique, l’hétérosexualité est un genre et pas une pratique, alors que l’homosexualité est une pratique et non un genre. La preuve : pour être homosexuel, il faut d’abord être homme ou femme. Si demain, au nom de l’égalité, tout est mis sur le même plan, la pratique particulière dictant ses lois au genre, un processus dangereux va s’engager à savoir celui de la disparition à plus ou moins long terme de la différence sexuée. On va alors assister à un effet dictatorial. Pour que les homosexuels puissent exercer leur droit à l’égalité, l’humanité va être interdite de faire une différence entre homme et femme, voir dans l’hétérosexualité un fondement et non une pratique étant considéré comme une pratique discriminatoire. Une nouvelle humanité va voir alors le jour. Nous vivions jusqu’à présent dans un monde marqué par la différence. Nous allons connaître un monde nouveau fondé sur l’indifférenciation. Quand on sait que la différence est le propre du vivant et l’indifférencié le propre de la mort, un principe de mort va désormais servir de principe pour guider l’humanité.

VIII) La difficulté soulevée par l’équivalence décrétée entre tous les couples se retrouve au niveau des enfants. Comme il semble qu’on l’ait oublié, il importe de rappeler qu’un couple homosexuel ne peut pas avoir d’enfants. On peut le déplorer, mais c’est ainsi, deux hommes et deux femmes ne peuvent pas procréer. Ceci veut dire que, pour qu’il y ait procréation l’homme a besoin de la femme et la femme de l’homme.

Les homosexuels réclament de pouvoir avoir un enfant. Ils se fondent pour cela sur le droit qui est accordé aux couples hétérosexuels d’adopter ou de procéder à une procréation médicalement assistée. Ils oublient ou font semblant d’oublier que ce n’est pas le droit qui les empêche d’avoir un enfant mais la Nature.

Certes, un couple hétérosexuel peut adopter ou passer par la procréation assistée afin d’avoir un enfant. Il importe de souligner toutefois qu’un enfant adopté par un couple hétérosexuel n’a pas  et n’aura jamais le même sens qu’un enfant adopté par un couple homosexuel. Lorsqu’un couple hétérosexuel adopte un enfant, il le fait pour pallier un problème de stérilité. Lorsqu’un couple homosexuel veut adopter un enfant, il le fait pour contourner une impossibilité. Le registre symbolique n’est pas le même, vouloir contourner une impossibilité à l’aide d’une loi nous situant dans le domaine de la fiction prométhéenne et non plus dans celui de la réalité humaine.

Jusqu’à présent, la rationalité de la société repose sur la notion de limite et avec elle sur l’idée que tout n’est pas possible. Tout ne se décrète pas. Tout ne se fabrique pas. Limite positive autant que protectrice, l’idée que tout ne se décrète pas nous préservant de la dictature du Droit et l’idée que tout ne se fabrique pas nous préservant de la dictature de la Science. Avec le mariage gay et l’ouverture à la possibilité pour couples gays de recourir à l’adoption ainsi qu’à la procréation médicalement assistée, il va en être autrement. L’idée que rien n’est impossible va voir le jour en enterrant la notion de limite. Voyant le jour, plus rien ne va nous protéger de la dictature du Droit et de l’idée que tout peut se décréter. Plus rien ne va nous protéger de la dictature de la Science et de l’idée que tout peut se fabriquer. On obéissait à la Nature qui, comme le dit Montaigne, est « un doux guide ». Nous allons désormais obéir à la Science et au Droit. La Nature évitait que l’Homme n’obéisse à l’Homme.  Désormais, l’Homme va obéir à l’Homme sans que l’Homme n’obéisse à quoi que ce soit. Dostoïevski au 19e siècle comme Léo Strauss au 20e siècle voyaient dans le « Tout est possible » l’essence du nihilisme. Ils redoutaient comme Nietzsche que celui-ci n’envahisse l’Europe en ne se faisant aucune illusion cependant à ce sujet. Avec le mariage gay, l’adoption et la procréation assistée pour couples gays, le « Tout est possible » va devenir une réalité et, avec lui, le nihilisme sous la forme du triomphe sans partage de la Science, du Droit et de l’Homme.

IX) Dans le même ordre d’idées, il importe de distinguer un enfant que l’on fait d’un enfant que l’on fait faire. Quand un couple fait un enfant, l’enfant est une personne. Le fait de faire un enfant se passant entre des personnes qui s’aiment et pour qui l’enfant n’est pas une marchandise ni l’objet d’un trafic. Quand on fait faire un enfant par un tiers, l’enfant n’est plus une personne, mais un objet voire une marchandise dans un trafic. Témoin le fait de louer le ventre d’une mère porteuse ou les services d’un géniteur.

Lionel Jospin faisait remarquer qu’il n’y a pas un droit à l’enfant, mais un droit de l’enfant. Si le mariage gay avec procréation assistée est adopté, le droit de l’enfant va être sacrifié au profit du droit à l’enfant. Sous prétexte de donner un droit à l’enfant aux homosexuels, l’enfant considéré comme objet n’aura plus droit symboliquement au statut de personne. Alors que le monde des droits de l’homme s’efforce de lutter contre la réification de ce dernier, au nom du droit à l’enfant, on va réifier ce dernier.

Il va y avoir en outre des questions pratiques à gérer. D’abord le coût. Pour qu’un couple d’hommes puisse avoir un enfant, il va falloir louer le ventre d’une mère porteuse. Ce qui n’est pas donné, le prix moyen se situant entre 80.000 et 100.000 euros. Comme les couples gays vont réclamer que la facture soit réglée par la Sécurité Sociale au nom du droit à l’enfant pour tous et de l’égalité, comment celle-ci va-t-elle faire pour faire face à cet afflux de dépenses au moment où son déficit se creuse ? Qui va payer et comment ?

Par ailleurs, l’État prenant en charge les mères porteuses, il va falloir aller chercher celles-ci ou bien créer un service spécial. L’État se refuse à devenir un État proxénète en autorisant et en organisant le trafic du sexe de la femme. Pour que la procréation médicalement assistée puisse exister, il va falloir qu’il devienne quelque peu trafiquant et qu’il organise le trafic des ventres. Ce qui ne va pas être une mince affaire. Quand un couple ne sera pas content du bébé d’une mère porteuse et qu’il décidera de le rendre, que va-t-on faire ? Obliger le couple à garder l’enfant ? En faire un orphelin ? Payer la mère porteuse pour qu’elle le garde ? Et qui payera le psychiatre qui devra soigner  l’enfant ainsi ballotté et quelque peu perturbé ?

X)    Ce problème rencontré dans le fait de faire faire un enfant va se retrouver avec celui de l’éduquer. Une chose est d’avoir un père et une mère, une autre d’avoir deux pères ou deux mères. Obliger un enfant à naître et à grandir dans un couple homosexuel va se confondre avec le fait d’interdire à un enfant de savoir ce qu’est le fait d’avoir un père et une mère. A-t-on le droit d’enlever ce droit à un enfant ? Si tel est le cas, cela voudra dire que pour que les homosexuels aient droit à l’égalité les enfants des couples homosexuels seront condamnés à ne pas être des enfants comme les autres.

Certes, les orphelins n’ont pas leur père ou leur mère. Mais, il s’agit là d’un accident et non d’une décision. Avec le droit pour couples gays d’avoir un enfant, les orphelins ne seront pas le produit d’un accident de la vie mais d’une institutionnalisation délibérée. Ils seront obligés par la société de n’avoir soit pas de père, soit pas de mère.

À cette situation qui ne manquera pas de produire à un moment ou à un autre des mouvements de révolte s’adjoindra une autre difficulté. L’enfant de couples gays n’aura pas droit à une origine réelle, mais à une origine absente. À la case père ou mère il y aura un blanc. Ce qui n’est pas simple à porter. Qu’on le veuille ou non, l’enfant ne pourra pas ne pas se sentir coupable, la propension naturelle des enfants étant de se culpabiliser quand l’équilibre familial n’est plus respecté.

En conclusion, les partisans du mariage gay, de l’adoption et de la procréation médicalement assistée pour couples gays rêvent quand ils voient dans ce projet un progrès démocratique sans précédent. Ils croient que tout va bien se passer. Cela ne va pas bien se passer. Cela ne peut pas bien se passer pour la bonne raison que tout a un prix.

Ne croyons pas que l’on va remettre la différence sexuée en voyant en elle une pratique parmi d’autres sans que cela ait des conséquences. N’imaginons pas que des enfants fabriqués, à qui l’on aura volé leur origine, seront sans réactions. Ne pensons pas que la disparition des notions de père et de mère au profit de termes comme parent I ou parent II permettront l’existence d’une humanité plus équilibrée et mieux dans sa peau.

On prétend résoudre des problèmes par ce projet de loi. On ne va pas en résoudre. On va en créer. Le 20e siècle a connu la tragédie du totalitarisme et notamment du projet insensé de créer un homme nouveau à travers une race ou une classe. Ne cédons pas à la tentation de fabriquer un homme nouveau grâce à la Science et au Droit. Tout ne se décrète pas. Tout ne s’invente pas. Il existe des données naturelles de la famille. N’y touchons pas. Ne jouons pas avec le feu. Ne jouons pas à être des apprentis sorciers. Le Tao voit dans la complémentarité entre le féminin et le masculin une loi d’équilibre dynamique fondamentale de l’univers. Ne touchons pas à cette loi d’équilibre.

Nous avons tous des amis homosexuels que nous respectons, que nous estimons et que nous aimons. Qu’ils soient d’une profonde moralité, nous n’en doutons pas. Qu’ils soient capables d’élever un enfant, nous n’en doutons pas non plus. Qu’un enfant puisse être plus heureux dans un couple homosexuel que dans certains couples hétérosexuels, nous n’en doutons pas une fois encore. Que cela soit une raison pour légaliser le mariage gay et permettre l’adoption ou la procréation médicalement assistée pour couples gays, c’est là une erreur.

Une chose est une loi, une autre est un cas particulier. On ne fait pas une loi avec des cas particuliers, mais à partir d’une règle tenant compte de tout ce qu’il y a derrière. S’agissant du mariage gay avec adoption et procréation médicalement assistée, il y a derrière une telle règle trop de choses dangereuses et graves pour que celle-ci puisse devenir une loi allant dans le sens des intérêts fondamentaux de l’être humain.

La Gauche a le pouvoir à l’assemblée et peut décider de passer en force grâce au nombre de ses voix et ce afin de paraître de gauche. Elle peut choisir de préférer la Gauche à l’être humain. Elle s’honorera de choisir l’être humain plutôt que la Gauche, sachant qu’en servant l’être humain elle est sûre de servir ses propres intérêts alors que l’inverse n’est pas sûr. Tant il est vrai que l’on n’a jamais intérêt à scandaliser l’honnête homme en l’obligeant à devoir se soumettre par la contrainte à ce que sa raison répugne à accepter par respect pour la raison.

Le mariage gay qui nous propose une grande noyade collective dans l’amour n’est pas raisonnable. La mise en question de la distinction entre homme femme ravalée au rang de pratique sexuelle n’est pas raisonnable. Vouloir avoir un enfant à tout prix en recourant soit à l’adoption, soit à un père donateur, soit à une mère porteuse n’est pas raisonnable. Ne plus parler de père et de mère mais de deux pères ou de deux mères n’est pas raisonnable. En un mot, bidouiller une famille grâce à un montage juridico-médical et appeler cela famille n’est pas raisonnable. Les mots ont du sens quand ils renvoient à une réalité. Quand ils ne sont plus que ce que l’on décide qu’ils doivent être, on n’est plus dans le domaine du sens, mais de la confusion. Le règne de la confusion, sa dictature et avec elle la confusion des esprits et des comportements, n’est-ce pas ce dont nous souffrons déjà et qui risque de nous engloutir ? Est-il besoin d’en rajouter ?

16 janvier 2013 Posted by | Pépiements, Valeurs | , | 4 commentaires

Un couple n’est pas une paire

Reprise d’un commentaire d’origine inconnue
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Non au mariage gay et à la reconnaissance juridique de l’ homoparentalité.

I. Le langage

La normalophobie.

L’habitude a été prise, depuis une douzaine d’années, d’utiliser systématiquement les termes d’homosexualité ou d’hétérosexualité, au point que personne ne parle plus d’orientation sexuelle normale ou d’orientation sexuelle déviante. Certains sympathisants de la cause homosexuelle refusent même l’emploi du terme « normal » quand il s’applique à la sexualité. Ils ne tolèrent pas que l’on puisse ainsi porter un jugement sur les orientations sexuelles ni, par conséquent, réfléchir sur le mariage gay et l’homoparentalité.

Des mots précis.

L’emploi d’un même terme pour désigner deux réalités différentes conduit à des confusions.
On ne peut donner un même nom, en l’occurrence « couple » à l’union homosexuelle et à l’union hétérosexuelle. En effet l’union d’un homme et d’une femme est différente de l’union entre deux hommes ou entre deux femmes, à moins de considérer que l’homme est identique à la femme.
L’homosexualité est une forme d’ intolérance à l’altérité sexuelle alors que l’hétérosexualité fait vivre la complémentarité sexuelle.
L’utilisation d’un même terme, « couple » pour désigner deux réalités différentes, et même antagonistes, est anormale.
A deux types d’unions différentes il faut donner des noms différents : « couple », comme on l’utilise depuis toujours pour les unions hétérosexuelles et, pour les unions homosexuelles, on peut préconiser le terme « paire » car cette union concerne deux personnes de sexe identique.
Si le couple est composé de deux personnes c’est qu’il y a deux sexes différents. Le chiffre « 2″, en tant que tel, n’ouvre aucun droit. S’ agissant d’homosexuels, le sexe étant le même pour les deux personnes, cette reconnaissance juridique de la vie à deux n’offre pas plus de pertinence qu’une reconnaissance juridique de la vie à trois, quatre ou cinq.

Toute confusion dans les termes entraîne une confusion dans la perception de ces deux réalités. Cette confusion peut amener à souhaiter un même régime juridique , en l’occurrence le mariage, pour des unions qui sont différentes.

II. La loi et le mariage

Avec le mariage la société reconnaît juridiquement l’importance de l’altérité sexuelle et lui rend hommage, en mariant par exemple des couples qui ne peuvent pas, ou plus, enfanter. La société sait que seule l’ union d’un homme et d’une femme permet potentiellement d’ assurer son avenir. Les hétérosexuels n’ont jamais eu besoin de réclamer un droit au mariage , car une telle possibilité est évidente depuis la nuit des temps.

Le mariage n’a pas été créé pour permettre au législateur de remettre en cause la liberté individuelle en se préoccupant de sexualité récréative, homo ou hétéro, ni pour s’occuper d’amour. Le maire n’a d’ailleurs pas à demander aux futurs époux s’ils s’aiment ou non. Il ne leur demande pas non plus leur orientation sexuelle, cette dernière, quelle qu’elle soit, ne confère aucun droit. Le mariage est ouvert à tous. Il ne crée ni une injustice ni une discrimination envers les personnes qui sont incapables d’établir une relation complète avec le sexe opposé. Leur déviance de l’orientation sexuelle est la seule cause de leur incapacité à se marier.
Si chaque individu peut librement se marier, est l’ égal des autres devant le mariage, l’union homosexuelle, elle, n’est pas égale à l’union hétérosexuelle. Seules des choses identiques peuvent être traitées d’une façon égale.

Malgré le chantage à l’homophobie le législateur n’a pas à étendre le mariage à une union différente de celle pour lequel il est prévu, cela d’autant plus qu’ avec le mariage, le plus souvent, un tiers est concerné : l’enfant . Le législateur, par le mariage, propose un cadre au couple afin de l’aider à se stabiliser et protéger ainsi l’enfant né ou à naître.
S’il est exact que des homosexuels peuvent avoir la charge d’enfants, la demande de reconnaissance juridique de l’homoparentalité comme une forme de paternité est inutile, l’enfant ayant un état civil et donc un régime juridique clair.

III. L’enfant

Une fraction du lobby homosexuel souhaiterait assimiler le couple avec enfant et une paire d ‘ homosexuels élevant un enfant. En effet l’apparence de ces derniers se rapproche de celle du couple normal. Les demandes d’accès au mariage et à l’adoption peuvent de ce fait apparaître parfois comme destinées à faire oublier le caractère spécifique de l’homosexualité. L’enfant deviendrait alors un moyen mis au service d’une cause qui n’est pas la sienne.
Les maltraitances d’ enfants, quant à elles, doivent être sanctionnées si des parents sont indignes. Les enfants placés dans une famille d’adoption doivent y retrouver le père et la mère qui leur manquent. On ne doit pas utiliser le malheur de ces enfants afin de démontrer qu’ils seraient mieux dans une famille de deux hommes ou deux femmes que dans leur famille d’origine et les transformer ainsi en propagandiste obligés de l’homoparentalité. Quant à l’adoption par un célibataire elle devrait prioritairement permettre que des enfants puissent être adoptés par leur oncle, leur tante, ou un autre membre célibataire de sa propre famille.

Faire croire à un enfant qu’il a deux papas est un mensonge.
Faire croire à un enfants qu’il a deux mamans est choquant. Une mère est unique, biologiquement et moralement. C’est cette unicité qui crée le lien enfant-mère à nul autre comparable.

La loi n’a pas à entériner toutes les situations de fait découlant du comportement de tel ou tel individu sauf à créer une règle par individu et par situation ce qui entraînerait la disparition de la notion même de droit. L’homosexualité a toujours existé, elle est admise par notre société. Ce comportement n’a cependant pas vocation à être à l’origine d’une modification de la législation sur le mariage.

IV Non au mariage pour les gays

L’union hétérosexuelle peut donner la vie, pas l’union homosexuelle. La première respecte l’altérité sexuelle, la seconde l’ignore. Les principes d’égalité, de non-discrimination, ne s’opposent pas à ce que le législateur règle de façon différentes des situations différentes.

Le mariage pour les gays est un non-sens. le mot mariage est inadapté en ce cas

28 décembre 2012 Posted by | Valeurs | , , , , | Laisser un commentaire

L’effort de conscience garantit la liberté et la paix du cœur

De la conception de la conscience morale dépend la conception de la moralité et, in fine, de la vocation de l’homme lui-même.
Alors, qu’est-ce que la conscience ?

L’esprit du temps assimile la conscience de l’homme avec la conscience du moi. Il n’y a qu’à parcourir les cours ou les livres de philosophie de terminale pour s’en apercevoir, la conscience est l’expression du « je  » souverain, seule norme manifestant la bonté ou la malice d’un acte moral.
Souvenons-nous du critère d’authenticité de Jean-Paul Sartre. Qu’est-ce que devient alors la conscience? Une certitude subjective à propos de soi-même et de son comportement moral en dehors de toutes normes universelles. Nous retombons dans le relativisme le plus pervers. Mais réduire la conscience à l’expression du moi, c’est enchaîner l’homme à sa subjectivité. Car, quoi qu’on en puisse dire, si l’homme ne s’appuie pas sur des critères objectifs pour diriger sa vie morale, il se soumet peu à peu aux idées dominantes et changeantes de la société. Par exemple, c’est parce que nous avons perdu le sens sacré de la vie humaine dès son commencement que les media et les lobbies ont pu distiller dans les mentalités l’idée que la vie de l’enfant à naître dépendait de la volonté ou du désir des parents, et que la marchandisation de la terre et de toutes ses composantes progresse.

Ainsi, réduire la conscience à une certitude subjective qui n’est rien d’autre qu’une opinion, implique en même temps de renoncer à la vérité objective et au bien objectif dont la recherche n’est pas sans exigences. Cette conception de la conscience comme refuge de la subjectivité dispense l’homme du vrai et du bien et ainsi de ce qu’il y a en lui de plus élevé et de plus essentiel. Ainsi, il faut rappeler que cette conception subjective de la conscience est liée directement avec la crise de la Vérité. En effet, une fois perdue l’idée d’une Vérité que la raison humaine peut connaître,  » la conscience n’est plus considérée dans sa réalité originelle, c’est-à-dire comme un acte de l’intelligence de la personne qui a pour rôle d’appliquer la connaissance universelle du bien dans une situation déterminée et d’exprimer ainsi un jugement sur la juste conduite à choisir ici et maintenant; on a tendance à attribuer à la conscience individuelle le privilège de déterminer les critères du bien et du mal et d’agir en conséquence  » .

Des normes morales universellement connaissables

Au contraire, notre conviction revient à mettre en lumière le caractère rationnel et donc universellement connaissable des normes morales. Et il faut insister particulièrement sur  » le caractère intérieur des exigences éthiques qui ne s’imposent à la volonté comme une obligation qu’en vertu de leur reconnaissance préalable par la raison humaine, puis concrètement par la conscience personnelle  » (2). Le rôle de la raison humaine manifeste ici toute son importance car  » la conscience morale est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d’un acte concret qu’elle va poser, est en train d’exécuter ou a accompli » .

Mais pourquoi le Catéchisme insiste-t-il sur l’acte « concret » ? Parce que de l’universalité de la loi naturelle à la singularité de l’action, la distance est grande. Et c’est précisément la conscience qui tiendra le rôle de médiatrice entre la loi générale et l’action particulière. En ce sens, elle est l’acte par lequel s’intériorisent et se personnalisent les préceptes universels de la raison droite. Ainsi, la conscience formule l’obligation morale à la lumière de la loi naturelle : c’est l’obligation de faire ce que l’homme, par un acte de conscience, connaît comme un bien qui lui est désigné ici et maintenant. En ce sens, c’est la Vérité qui fonde l’obligation de la conscience et non la pure subjectivité.

De ce fait,  » la conscience n ‘est pas une source autonome et exclusive pour décider ce qui est bon et ce qui est mauvais, au contraire, en elle est profondément inscrit un principe d’obéissance à l’égard de la norme objective qui fonde et conditionne la conformité de ses décisions aux commandements et aux interdits qui sont à la base du comportement humain « .

La conscience juge infaillible?

Le respect des consciences ne signifie pas que la conscience soit l’instance suprême qui déciderait par elle-même du bien et du mal. Rappelons-le, la conscience est mesurée par la loi morale. Elle peut donc errer ou être dans l’ignorance. En cela, elle n’est pas infaillible.

La conscience peut ainsi être fausse en se croyant dans le vrai, comme le manifeste l’exemple de cette jeune bohémienne qui croyait en conscience que le vol était un bien car sa famille le lui avait appris dès son jeune âge. Car la conscience est le lieu de rencontre de différents éléments comme le milieu familial, social, les coutumes, les habitudes, l’inconscient personnel et collectif, les trames venant des vies passées, …. et de ce lieu de rencontre ressort une négociation permanente qui s’incarnera dans le comportement de la personne. Le dit comportement inter-agira à terme sur la conscience et la fera ainsi évoluer au fil des vies.
Le monde se révélera le lieu de rencontre des différents niveaux de conscience entre individus, populations, cultures, voire civilisations…
La conscience peut donc faillir soit dans un acte de jugement, soit selon une orientation habituelle. Elle peut l’être aussi par habituation au mal moral, par ignorance permise ou voulue de telle sorte que l’on finit par admettre comme moralement bon ce que l’on sait être mauvais… et cela selon l’adage bien connu:  » Quand on ne vit pas comme on pense, on finit par penser comme on vit.  » 

En ce cas, le problème se pose de savoir à quel point une conscience erronée peut être norme de la moralité.
 » Une erreur est toujours possible, la conscience peut s’égarer par suite d’une ignorance invincible, sans perdre pour autant sa dignité mais on ne peut pas parler d’ignorance invincible lorsque l’homme se soucie peu de rechercher la Vérité ou lorsque l’habitude de transgression rend la conscience peu à peu aveugle. Pour avoir une conscience droite, l’homme doit rechercher la Vérité. C’est toujours de la Vérité que découle la dignité de la conscience. Et la conscience compromet sa dignité lorsqu’elle est coupablement erronée « .

De ce fait, il faut dire que  » le mal commis à cause d’une ignorance invincible ou d’une erreur de jugement non coupable peut ne pas être imputable à la personne qui le commet ; mais, même dans ce cas, il n’en demeure pas moins un mal, un désordre par rapport à la Vérité sur le bien « .

Il est donc primordial d’éduquer la conscience morale, c’est-à-dire de créer les conditions d’un jugement de conscience habituellement vrai. Et nous touchons là au domaine de la prudence, vertu par laquelle se forme une certaine adéquation entre l’homme et le vrai bien. Ainsi, il ne suffit pas de connaître les normes universelles pour être capable de conduire des actions concrètes, encore faut-il être prudent. C’est pourquoi  » la conscience doit être informée et le jugement moral éclairé. Une conscience bien formée est droite et véridique. Elle formule ses jugements suivant la raison. »
L ‘éducation de la conscience est une tâche de toute la vie. Dès les premières années, elle éveille l’enfant à la connaissance et à la pratique de la loi intérieure reconnue par la conscience morale.
L’éducation de la conscience garantit la liberté et engendre la paix du cœur.

9 août 2011 Posted by | Pépiements, Valeurs | , | Un commentaire

Une crise économique, non une crise ethique

L’état échoue parce que ce n’est pas son rôle de fournir, de produire, ..
Le seul rôle de l’état devrait être de définir et faire appliquer des règles de fonctionnements collectifs, prenant en compte les intérêts à moyen et long terme de la population (passée et à venir).
L’état n’a pas à produire des services de sécurité sociale, il doit seulement (et c’est essentiel) s’assurer que chacun bénéficie d’une telle protection (fournie et optimisée par des acteurs privés).
Le bémol que je mettrai est l’oubli de la prise en compte (dans cette article) des intérêts des autres acteurs de notre biosphère(plantes, animaux, …)
Quid du magister moral du long terme que l’entreprise privée ne peut assurer?
En effet croire que la main « invisible » du marché,  l’équilibre automatique entre acteurs économiques assurerait l’optimum est au mieux un mythe, au pire une stupidité.
Qui peut penser que la somme des actions économiques à  court terme (orientées vers un gain monétaire limité) assurerai l’harmonie sur le long terme accompagné du courage de prendre les décisions de long terme qui en découlent.

Le  « tout privé », je veux bien, …à condition que la puissance de régulation/contrôle étatique soit irréductible et sans failles.

Que les acteurs économiques voulant vendre sur place, produise et emploie sur place

Propositions pour sortir de la crise

22 juin 2010 Posted by | Politis, Valeurs | | Laisser un commentaire

La religion n’est pas un indice de développement ethique ou spirituel

L’homme sur la voie de l’évolution, de l’expansion de conscience voit ses différentes capacités grandir, par entrainement et effort.
Le développement physique et vital est bien connu, le développement intellectuel et mental a considérablement augmenté et est devenu accessible au plus grand nombre depuis deux siècles.
Par contre le développement moral, éthique est en cours, et se révèle prédominant dans le grandissement actuel de l’humanité.

Les religions (chacune pouvant être réduite à deux ou trois valeurs essentielles correspondant aux cultures, ethnies, populations qui les ont vu naître) constituent l’aide extérieure pédagogique fournie à un individu/population en apprentissage de sa perception morale : la voie du cœur se révèle une ouverture au delà des mots, idées, concepts, …pour devenir une structure intérieure.

Comparons avec le corpus conceptuel de Lawrence Kolhberg, un des psychologues/pédagogues parmi les plus éminents du siècle:

Caractéristiques

1. Le développement moral est séquentiel, c’est-à-dire qu’il se développe par étapes successives qui ne peuvent être devancées.
2. Il est irréversible, sauf dans le cas de dégénérescences telles que la maladie d’Alzheimer, une fois l’un des stades acquis, une personne ne peut régresser à un stade antérieur.
3. Il est intégratif, une personne ayant acquis un stade supérieur étant à même de comprendre les raisonnements des individus ayant atteint les stades inférieurs, le contraire n’étant pas forcément vrai.
4. Il est transculturel, c’est-à-dire que dans toutes les cultures, le développement moral suit les mêmes étapes.
5. La stagnation est possible, tout le monde n’atteint pas nécessairement le stade suivant. Un adulte peut aisément avoir atteint le stade 1 sans jamais atteindre le prochain.
Niveau préconventionnel
Ce niveau se caractérise par l’égocentrisme, des règles exogènes et l’importance accordée à la punition et la récompense. C’est le niveau dans lequel se retrouve l’enfant, mais une personne peut demeurer dans ce niveau toute sa vie.
Stade 1 – Punition-récompense
Le bien, le bon, est relié à une autorité hors du moi. Le bien correspond à des actes qui sont récompensés et le mal, à des actes qui sont punis. En termes psychanalytiques, on pourrait considérer que le surmoi n’est pas encore intégré à ce stade. L’individu n’y considère pas encore l’intérêt des autres. La vertu importante de ce stade est l’obéissance.
Stade 2 – Instrumental
À ce stade, est bien ce qui satisfait ses besoins personnels et, accessoirement, celui des autres. L’individu y apprend la valeur du marchandage et du donnant-donnant. Les autres commencent à prendre de l’importance, mais l’individu demeure égocentrique.
Niveau conventionnel
L’altérité prend de l’importance. L’individu apprend à satisfaire des attentes. Le surmoi devient intériorisé. C’est le stade de l’adolescence, mais une grande partie des adultes y demeurent.
Stade 3 – Relations interpersonnelles
C’est le stade de la relation à l’autre. On y appelle le désir de l’autre, son attention, son appréciation. A ce stade, on a une perspective réduite des relations humaines et le bien correspond à l’approbation que le groupe peut nous apporter pour nos actes.
Stade 4 – Conscience morale
La société est vue comme un tout et ses normes comme des absolus. On y recherche l’ordre social et le bon fonctionnement. Le bien, dans ce cas-ci, est la loi et l’ordre et l’homme bon est un bon citoyen qui suit les règles de fonctionnement de la société. Ce peut aussi être les règles de la religion qui agissent comme guide pour l’action.
Niveau post-conventionnel
A ce niveau, l’individu se base sur une réflexion éthique, des valeurs morales et des principes qu’il juge valide. Les règles sont devenues endogènes. C’est le niveau auquel on peut habituellement s’attendre d’un adulte, bien que plusieurs n’atteignent pas ces stades et que seule une petite partie de la population atteigne le stade 6.
Stade 5 – Contrat social et droits individuels
L’individu passe de l’égoïsme à l’altruisme. Ses intérêts, bien qu’ils soient pris en compte, prennent moins de place que l’intérêt collectif. Le bien vient d’un équilibre entre les droits individuels et les droits collectifs. Les valeurs y guident l’action.
Stade 6 – Principes moraux universels
Le système moral de l’individu peut être compris comme un tout intégratif. La conscience morale y est pertinente, cohérente, globale et universelle, et repose dans une autonomie complète. La figure universelle qu’on pourrait prendre comme exemple d’une personne ayant atteint le stade 6 serait Gandhi.

On voit qu’en comparant ouverture de l’âme individuelle et destin collectif, la religion n’intervient comme guide ( ou contrainte) que jusqu’au niveau 4, et peut même devenir une gêne inhibant le développement ultérieur. Les règles deviennent alors intériorisées et inhérentes.

Une religion exigeant soumission et obéïssance pourrait aider des peuples en début phase de maturation ethique, mais constituera surement une entrave à toute avancée sur la voie de l’éveil : le vrai maître (comme le vrai parent) doit savoir s’effacer.

14 juin 2009 Posted by | Pépiements, Religion, Valeurs | | Laisser un commentaire