Les dits de la Huppe

echos des sept vallées

le chemin de la rose et de la croix

La confrérie qui porte ce nom serait née en Allemagne au XIIIe siècle, lorsqu’une personnalité portant le nom mythique de Christian Rosenkreuz (Rose-Croix) aurait été initiée par les douze représentants de la sagesse humaine des époques antérieures. Christian Rose-Croix serait ainsi l’individualité exprimant la synthèse de ces douze forces, capable de produire la forme de connaissance nouvelle adaptée à notre période. La légende rapporte que, suite à son initiation, Christian Rose-Croix n’a cessé d’enseigner et de guider les rose-croix. Son enseignement a été confié à une confrérie peu nombreuse obéissant à des règles très strictes qui l’isolait du monde extérieur et ce jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. C’est le temps des alchimistes qui travaillaient dans la clandestinité pour se protéger des foudres de l’Inquisition catholique. La personnalité de Christian Rose-Croix est un mystère dans le sens où il serait un « immortel », incarné dans un « même corps » durant des siècles. L’étude de la littérature rosicrucienne lève le voile de ce mystère pour qui se donne la peine de chercher.

Au XVIIe siècle, la publication des « manifestes rose-croix », en Allemagne, sous la plume de Jean Valentin Andreæ et d’autres frères de l’ordre, constitue un phénomène visible de la confrérie dans l’histoire officielle. Adressés aux Princes et aux savants de l’époque, les trois manifestes présentent des informations capitales pour orienter et préparer positivement la société à l’entrée dans l’ère du Verseau. La Révolution française et la révolution industrielle qui ont suivi, sont les conséquences apparemment négatives de l’entrée progressive de l’humanité dans la nouvelle époque. Personne ne peut nier que depuis deux siècles un changement total de civilisation s’opère sous nos yeux, et que cela dépasse le simple fait des découvertes scientifiques « si soudaines » du monde moderne.

Au XIXe siècle, avec l’avènement de l’industrie et la démocratisation du savoir, la confrérie des Rose-Croix travaille à rendre publique une partie de ses connaissances ésotériques, c’est-à-dire réservées auparavant à un cercle restreint d’initiés. En vue de parer à la montée du matérialisme qui est un danger, autant pour l’âme humaine que pour le cosmos tout entier, comme nous le constatons un siècle et demi plus tard, les instructeurs Helena Blavatsky, Rudolf Steiner, Max Heindel et Jan Van Rijckenborgh ont élaboré progressivement, de 1875 à 1968, une science et une vision spirituelle du monde capables d’orienter les hommes de notre temps sur la voie à suivre pour être, au sens noble, humains. Si les écrits et les entreprises de ces quatre instructeurs peuvent paraître parfois en contradiction, c’est parce que la Rose-Croix travaille dans tous les domaines de l’existence et à tous les degrés d’évolution de l’humanité. Les quatre ne s’adressent pas aux mêmes personnes au même moment.

Il existe des sociétés qui usurpent le nom de « Rose-Croix », et qui proposent un développement volontaire des potentialités psychiques de l’homme. C’est la voie de l’occultisme naturel que l’on nomme aussi luciférien car il renforce la personnalité, l’ego comme on dit. Or, développer les pouvoirs psychiques à partir de sa volonté égocentrique est radicalement « antichrétien », c’est donner à César ce qui revient à Dieu. Cela fait de vous une personnalité remarquable, puissante dans ce monde, mais vous éloigne toujours plus du Royaume qui n’est justement pas « de ce monde ». Les restes dégénérés de la franc-maçonnerie spéculative – devenue rationaliste et matérialiste – qui œuvrent depuis la Révolution française à façonner la société pour former l’Ordre Mondial, sont à classer dans cette frange de l’occultisme luciférien.

À l’inverse, la Rose-Croix authentique est une voie chrétienne de retour au royaume originel par la reddition du moi, l’effacement de l’ego. Ce processus est basé sur la conscience que la personnalité n’est qu’une « construction » temporelle, et qu’ainsi en l’homme vivent deux êtres : la personnalité mortelle, et l’Autre, l’Esprit immortel qui attend sa délivrance. Celle-ci n’advient que lorsque l’âme, la force mystérieuse qui anime notre personnalité, suite aux expériences de l’existence, désire retrouver la patrie éternelle et le peuple originel de l’humanité. L’âme se tourne alors de nouveau vers l’Esprit pour entrer dans ce que l’on appelle les Noces alchimiques, la véritable histoire d’Amour qui nous attend. L’ego ne gagne pas de pouvoir mais, au contraire, se simplifie pour redevenir le serviteur, conscient de n’être qu’un porteur provisoire de l’âme et de l’Esprit. Il n’y a donc pas de développement des pouvoirs psychiques naturels mais un allègement, une libération de la camisole de l’égocentrisme par l’éveil de l’âme, un départ de la zone mortelle vers la zone éternelle de l’Univers. La parole du Christ « Mon royaume n’est pas de ce monde. » exprime ainsi parfaitement cette démarche qui exige la connaissance de la nature, du cosmos, de soi-même et le service concret à l’humanité.

La connaissance de ces deux dynamiques, l’occultisme naturel ou luciférien et la voie chrétienne du retour, est une clef importante pour qui cherche sincèrement à entrer en contact avec la vérité et la fraternité mythique des Rose-Croix.

merci à Les brigandes

2 novembre 2020 - Posted by | Spiritualités

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