Les dits de la Huppe

echos des sept vallées

Montagnes sacrées : MontSalvat, Mont Meru, MontQaf et autres ascensions

source NewDawn traduit par Hélios

Loin au nord, quelque part près des régions glacées du Pôle nord, une légende parle d’une civilisation ancienne et presque oubliée. D’un caractère mythique, on dit que la civilisation hyperboréenne a été florissante dans les régions les plus septentrionales de la planète à une époque compatible avec un habitat humain.
Selon certains systèmes ésotériques et traditions spirituelles, l’Hyperborée constituait le début de la civilisation terrestre et céleste. Le foyer de l’Homme originel. Certains récits postulent que l’Hyperborée était le jardin d’Éden de l’origine, l’endroit où les plans terrestres et célestes se rejoignaient. Et on dit que l’Homme transgressa la Loi divine dans cette civilisation de l’Âge d’Or, le prix ultime étant son bannissement dans le monde extérieur. L’homme s’aventura dans d’autres régions de la Terre, établit de nouvelles civilisations et mit un terme à ce grandiose et glorieux Âge d’Or.
carte hyperborée
L’Âge d’Or est au centre de multiples traditions et mythes anciens. Il est significatif que l’Âge d’Or apparaisse plus fréquemment dans les traditions des cultures s’étendant de l’Inde à l’Europe du nord – la région directement sous la région des pôles.
Joscelyn Godwin, dans Arktos, le mythe du pôle dans la science, symbolisme et survie des nazis, dit :
« La mémoire ou l’imaginaire d’un Âge d’Or semble être une particularité des cultures qui couvrent une zone entre l’Inde et l’Europe du nord… Mais dans le Moyen-Orient antique subsiste un indéniable vestige de l’Âge d’Or de la Genèse, un jardin d’Éden où l’humanité marchait en compagnie des dieux avant la Chute. Les égyptiens parlaient d’époques passées où régnaient des dieux-rois. La mythologie babylonienne… comportait un système de trois âges, chacun durait le temps que l’équinoxe vernal (de printemps) faisait une précession de quatre signes du zodiaque ; le premier, sous la domination d’Anu, l’Âge d’Or, se termina avec le Déluge. Les textes de l’Avesta en Iran racontent le règne d’or de Yima pendant mille ans, le premier homme et le premier roi, et pendant son règne le froid et la chaleur, la vieillesse, la mort et la maladie étaient inconnus. »
La théorie la plus complète de ce genre et probablement la plus ancienne, est la doctrine hindoue des quatre Yugas. Les quatre âges de cette chronologie sont le Krita ou Satya Yuga, le Treta Yuga, le Dvapara Yuga et le Kali Yuga, la totalité de la période constituant un Mayayuga. Le Kritayuga correspond à l’Âge d’Or, le Kali Yuga à la période actuelle.
Chaque description de la période de l’Âge d’Or raconte comment les ‘dieux’ marchaient avec les hommes dans un environnement parfait et harmonieux, équilibre entre le terrestre et le céleste. L’humanité ne souffrait d’aucune maladie et des atteintes de la vieillesse dans ce paradis hors du temps. Après la Chute, l’homme ‘tomba’ dans le Temps et la souffrance, renonçant au cadeau d’immortalité.
Madame Blavatsky, la fondatrice de la Société Théosophique, prétendait que la ‘seconde race de base’ était originaire d’Hyperborée, avant les races ultérieures de Lémurie et d’Atlantide. Le métaphysicien russe Alexandre Dugin dit que c’était la patrie des ‘peuples solaires’, en lien avec ce qu’on nomme aujourd’hui la Russie nordique.  »Les peuples solaires », explique Alexandre Dugin, sont d’un  »type culturel-spirituel » créatif, dynamique et spirituel. Ils sont l’opposé des  »peuples lunaires », type psycho-spirituel, matérialistes, conservateurs et qui se méfiaient de tout changement.
Les grecs anciens avaient une légende de l’Hyperborée, le pays du soleil perpétuel au-delà du ‘vent du nord’. Hécate (autour de – 500) dit que l’endroit sacré des hyperboréens, qui était construit  »d’après le schéma des sphères », réside  »dans les régions au-delà du pays des Celtes » sur  »une île dans l’océan ». Selon des récits populaires, le temple du dieu Apollon à Delphes aurait été bâti par des membres de l’Hyperborée. Le poète grec lyrique Alcaeus (- 600) a chanté le voyage réel et mystique d’Apollon sur la terre des hyperboréens :
Ô roi Apollon, fils du grand Zeus, ce père qui t’a offert à ta naissance un bandeau d’or et une lyre en coquillage, qui t’a donné un chariot tiré par des cygnes, qui t’a conduit à Delphes…Mais les cygnes t’ont malgré tout emmené au pays des hyperboréens.
Le port d’une robe brodée d’une étoile par le roi et ‘dirigeant du monde’ est une coutume qu’on peut faire remonter aux hyperboréens. Brodées d’or sur une soie bleue, on trouvait les représentations du soleil, de la lune et des étoiles. De telles robes étaient portées par les rois de l’ancienne Rome dont Jules César, ainsi qu’Auguste et autres empereurs romains. Des statuettes en poterie découvertes dans une tombe de Yougoslavie montrent un Apollon hyperboréen dans un chariot tiré par des cygnes. Le dieu porte sur son cou et sa poitrine des images du soleil et des étoiles ; sur sa tête une couronne avec des rayons et un bandeau avec des dessins en zigzag. Sa robe, qui touche le sol est bleu foncé avec des dessins jaunes.
L’effondrement de l’Hyperborée
L’une des théories les plus populaires sur l’effondrement de l’Hyperborée parle d’une inclinaison physique de l’axe de la Terre. La transgression par l’homme de la Loi divine a entraîné un changement de l’équilibre métaphysique, dont l’effet fut catastrophique sur le plan terrestre. Julius Evola, le célèbre métaphysicien italien, explique qu’à ce moment-là le premier cycle de l’histoire s’est terminé et que le deuxième, l’atlante, a commencé :
« La mémoire de cet endroit de l’Arctique est le patrimoine des traditions de nombreux peuples, sous la forme soit d’allusions géographiques réelles, soit de symboles de son rôle et de sa signification originale, ou appliquée autrement à d’autres centres qu’on peut considérer comme des copies de l’original…par-dessus tout, on remarquera l’interaction entre le thème arctique et le thème atlantique…on sait que le phénomène astrophysique de l’inclinaison de l’axe de la terre cause un changement de climat d’une époque à une autre. De plus, comme le dit la tradition, cette inclinaison s’est passée à un moment donné et en fait par un alignement d’un fait physique et métaphysique, comme si le désordre de la nature reflétait une certaine situation d’ordre spirituel…en tout cas, ce n’est qu’à un certain moment que la glace et la nuit éternelle sont descendues sur la région polaire. Ensuite, avec l’émigration forcée de l’endroit, le premier cycle s’est fermé et le second s’est ouvert, démarrant la seconde grande ère, celle du cycle atlante. »
Le souvenir de l’Âge d’Or, bien que rapporté sous une forme archétypale ou mythologique, sert un but super-historique. C’est pourquoi le souvenir de l’ancienne civilisation de l’Atlantide est parfois intriqué avec celui de l’Hyperborée. Nous ne pouvons nous attendre à ‘prouver’ l’existence physique de ces civilisations. Tous les mythes sont connus pour avoir une base historique. Transmis au début par tradition orale, ils sont inclus dans un récit simple et accrocheur qui assure leur survie et leur transmission à travers les âges. Le mythe sert une fonction extrêmement vitale – la réminiscence de nos débuts, la connaissance de vers où nous allons et ce que nous sommes supposés faire. Ce n’est qu’aujourd’hui dans le Kali Yuga que nous nous sommes déconnectés de la tradition, perdant la capacité d’interpréter et de comprendre les mythes contenant les graines historiques de la vérité.
L’Hyperborée ramenée à la vie
La légende de l’Hyperborée a été ranimée aux 18ème et 19ème siècles quand un flot de livres a été publié, liés à l’idée que la civilisation est apparue d’abord non pas au Moyen-Orient, mais quelque part ailleurs.
La théorie populaire de l’époque postulait que les soi-disant ‘aryens’ (européens) étaient supérieurs et plus intelligents que les sémites (populations du Moyen-Orient). Donc, logiquement, la civilisation ne pouvait avoir démarré au Moyen-Orient et l’hébreu n’était probablement pas la langue originelle.
Les français du siècle des Lumières n’avaient aucun doute que l’Éden était situé sur une terre élevée. Les allemands de manière semblable, qui cherchaient leurs Lumières, tentaient aussi de se libérer d’une histoire liée aux régions méditerranéennes et moyen-orientales. Les érudits anglais et allemands étudiaient la civilisation de l’Inde ancienne (védique) et se penchaient sur la langue sanskrite. Beaucoup pensaient que le sanskrit était la langue d’origine des ‘aryens’.
Avec de nouvelles sources de connaissance venues de l’Égypte ancienne, de Chaldée, de Chine et d’Inde, les chercheurs marchaient sur un terrain dangereux, celui de la remise en question des origines de l’Homme. L’histoire biblique était toujours strictement soutenue et s’éloigner trop de cette frontière historique aurait pu vous réduire au silence.
Des écrivains comme Jean-Sylvain Bailly (1736-1793), le révérend Dr William Warren (années 1800), Bal Gangadhar Tilak (1856-1929) et H.S. Spencer (années 1900), ont sorti des théories, souvent empruntées à des sources antérieures, en tentant de prouver les origines de l’homme dans la région polaire.

 Le livre de Tilak, Patrie arctique (publié en 1903) commence en déclarant le fait bien connu qu’un climat chaud a existé dans les régions arctiques, qui montre que le climat était fort différent pendant la période interglaciaire. Selon Tilak, les scientifiques concèdent l’existence, dans le passé, d’un continent circumpolaire chaud, et de circonstances loin d’y être aussi défavorables qu’imaginé.

Tilak était convaincu que les anciens textes védiques indiquaient indéniablement un ‘royaume des dieux’ où le soleil se lève et se couche une fois par an, montrant que leurs écrivains pouvaient comprendre les conditions astronomiques du pôle nord.
Tilak, qui avait une parfaite maîtrise de la langue védique, plaçait l’existence du foyer arctique originel autour de – 10.000, juste avant sa destruction et le début du dernier âge glaciaire.
Son livre eut peu d’impact en occident mais fut populaire en Inde. Quand H.S. Spencer, érudit de Zoroastre, écrivit son livre Le cycle aryen écliptique (1965), un développement du travail de Tilak, il put obtenir l’approbation de Sir S. Radhakrishna, alors président de l’Inde. Ainsi que celle de dignitaires de la Société Théosophique à Adyar et de l’ashram de Sri Aurobindo à Pondichéry. L’approche de Spencer commençait non avec les écrits védiques mais avec ceux de Zoroastre, allant plus loin que Tilak sur les traces de la progression des aryens du nord vers leurs nouveaux foyers et les schismes dont ils furent la proie pendant leur voyage.
Les ‘aryens’ de Spencer ont fait sentir leur présence après avoir voyagé de tous côtés. Ils ont fondu les religions et les cultures de l’Égypte, de Sumer, de Babylone et des sémites, adorateurs jusqu’alors de divinités féminines lunaires.
 Cependant, la recherche d’une Hyperborée terrestre par de nombreux chercheurs et le mouvement d’une ‘race’ originale fut extrêmement difficile et présomptueuse. Prouver qu’un habitat humain au pôle nord est possible quelque part entre – 8000 et – 10.000 n’est pas gagné d’avance, surtout pour des gens vivant au 18ème siècle. Les nombreuses théories avancées offrant une preuve contradictoire ou tendancieuse n’ont servi qu’à discréditer l’entière notion d’Hyperborée. On pourrait dire la même chose des théories tentant de prouver l’existence du ‘continent perdu de l’Atlantide’. La volonté de prouver la réalité d’une Hyperborée terrestre a éclipsé son importance occulte et symbolique.
Le Pôle Spirituel
Dans une recherche pour découvrir l’emplacement physique de l’Hyperborée, la plupart des écrivains ont passé outre la possibilité que la mythologie servait un but symbolique et spirituel. Qu’en est-il si la vérité derrière la légende était ésotérique, et non exotérique comme certains même aujourd’hui le maintiennent toujours ?
De nombreuses traditions parlent d’un centre spirituel suprême ou ‘pays suprême’. Un ‘pays suprême’ ne réside pas nécessairement dans un lieu terrestre spécifique, mais existe à l’état primordial, non affecté par les cataclysmes terrestres.
Le ‘pays suprême’, considéré communément orienté vers un pôle, est toujours symboliquement représenté comme étant l’axe du monde – et dans la plupart des cas se réfère à une ‘Montagne Sacrée’. René Guénon, dans son livre Le Seigneur du Monde, dit :
« Presque toutes les traditions possèdent un nom pour cette montagne, comme le Hindu Mérou, le Alborj perse et le Montsalvat de la légende occidentale du Graal. Il y a aussi la montagne arabe Qaf et l’Olympe grecque, qui a par de nombreuses manières la même signification. Cela consiste en une région qui, comme le paradis terrestre, est devenue inaccessible à l’humanité ordinaire et qui hors d’atteinte de ces cataclysmes qui bouleversent le monde humain à la fin de certains cycles périodiques. Cette région est le ‘pays suprême’ authentique qui, selon certains textes védiques et zend, était situé à l’origine vers le pôle nord, même dans le sens littéral du mot. Bien qu’il puisse changer de localisation selon les différentes phases de l’histoire humaine, il reste toujours polaire dans un sens symbolique parce qu’il représente l’axe fixe autour duquel tout tourne. »
Les textes védiques disent que le ‘pays suprême’ est connu comme le Paradesha, également appelé le ‘cœur du monde’. C’est le nom à partir duquel les chaldéens ont formé Pardes et les occidentaux Paradis.
Il possède notamment un autre nom probablement même plus ancien que Paradesha. Ce nom est Tula, appelé Thulé par les grecs. Commune aux régions de la Russie à l’Amérique centrale, Tula représentait l’état primordial d’où émanait un pouvoir spirituel.
On sait que le Tula mexicain doit son origine aux toltèques qui vinrent, dit-on, de Aztlan, le ‘pays au milieu de l’eau’, qui est évidemment l’Atlantide. Ils ont importé le nom de Tula de leur pays d’origine et l’ont donné à un centre qui par conséquent a dû avoir remplacé, dans une certaine mesure, celui du continent perdu. D’un autre côté, le Tula atlante doit être distingué du Tula hyperboréen, ce dernier représente le premier et suprême centre…
Dans ce cas, Tula, qui représente le centre de l’autorité spirituelle, ne reste pas fixé dans un lieu géographique. Guénon expose que le cycle atlante, successeur du cycle hyperboréen, est associé à Tula. Le Tula atlante est une image de l’état initial primordial situé dans un lieu nordique ou un lieu polaire. Avec la progression des cycles du monde, le siège suprême du pouvoir spirituel régresse de plus en plus vers le secret et l’obscurité. Ceci, bien sûr, est délibéré et prévisible car l’humanité fait sa descente vers l’achèvement d’un âge (Kali Yuga), s’empêtrant progressivement dans le plan matériel jusqu’au renversement de l’ordre du monde.
Il doit être souligné ici que Tula, ou centre de l’autorité spirituelle, constitue le point fixe connu symboliquement de toutes les traditions comme le ‘pôle’ ou axe autour duquel tourne le monde. Métaphysiquement parlant, le monde tourne autour de ce siège du pouvoir même si ce n’est pas géographiquement le nord ou le sud.
Dans la tradition bouddhiste, ‘Chakravarti’ signifie littéralement  »Celui qui fait tourner la roue », ce qui signifie celui qui, au centre de toutes choses, dirige tout le mouvement sans lui-même y participer, ou qui est, pour employer les mots d’Aristote, le  »moteur immobile ».
La rotation du monde, le pôle et l’axe, se combinent pour décrire une roue dans les traditions celtes, chaldéennes et hindoues. Telle est la vraie signification du svastika, qu’on voit autour du monde de l’Extrême Orient à l’extrême occident, et qui est intrinsèquement le signe du pôle.
Le pôle et l’illumination mystique
C’est dans l’Iran médiéval que nous trouvons une littérature encore existante sur le pôle spirituel et l’expérience de l’ascension mystique vers lui. Les soufis iraniens, s’appuyant non seulement sur l’Islam mais sur les traditions mazdéennes, manichéennes, hermétiques, gnostiques et platoniciennes, ont marié une connaissance sacrée qu’on dit être une activité scientifique, mystique et philosophique.

Brahma

Ésotériquement… les théosophes perses ont situé leur  »Orient » ni à l’est, ni au sud, ni face à la Mecque pour les prières.  »L’Orient recherché par les mystiques, l’Orient qui ne peut être situé sur nos cartes, est dans la direction du nord, au-delà du nord » [L’Homme de Lumière dans le soufisme iranien, par Henry Corbin, 1978]. autour de ce pôle règne une ombre perpétuelle, dit le récital de Hayy ibn Yaqzan, un récital visionnaire d’Avicenne (Ibn Sina).  »Chaque année le soleil levant brille à une époque fixe. Celui qui se confronte à cette Ombre et n’hésite pas à s’y plonger sans peur des difficultés arrivera à un vaste espace, sans limites et empli de lumière ». Cette ombre, dit Corbin, est l’ignorance de l’homme par nature.  »La traverser est une expérience terrifiante et douloureuse, car cela ruine et détruit toutes les normes par lesquelles l’homme a vécu et dont il a été dépendant…  » Mais elle doit être regardée en face avant de pouvoir acquérir la connaissance salvatrice de la lumière au-delà.
L’Ombre autour du Pôle, transpercée tous les ans par les rayons solaires, est en même temps terrestre et symbolique. D’un côté, c’est la situation au pôle nord, où il y a 6 mois de nuit et 6 mois de jour. C’est caractéristique de la tradition ésotérique que la même image soit valable sur deux ou plus de niveaux. Mais comme Corbin et Guénon ne se sont jamais lassés de le souligner, le niveau symbolique n’est pas une construction fantaisiste basée sur un difficile fait terrestre : c’est tout le contraire. Dans le cas présent, l’expérience mystique de pénétration de l’Ombre au Pôle est la réalité fondamentale et une expérience authentique de l’individu. Le fait que l’organisation du monde matériel reflète la géographie céleste est ce qui est contingent. En bref, dans cet enseignement, comme dans le platonisme, c’est le royaume supersensible qui est réel et le royaume matériel qui est l’ombre de ce dernier.
Le chercheur, par une méditation sur les matières spirituelles, réussit à entrer dans un monde d’expérience mystique, et fait un pèlerinage vers l’Hyperborée qui ne peut être découverte sur les cartes. On dit qu’Aristée, le poète grec, pendant une transe chamanique aurait voyagé vers l’Hyperborée tout en étant  »possédé par Apollon ». Le voyage mystique de l’âme vers l’Hyperborée est commun dans la littérature grecque ancienne.
Le voyage vers ce pôle est parfois illustré par l’ascension d’une colonne de lumière, s’étendant des profondeurs de l’enfer vers le paradis limpide du nord cosmique.
Comme déjà mentionné, le pôle est aussi une montagne, nommée mont Qaf dans la tradition islamique, dont l’ascension, comme Dante grimpant sur la montagne du Purgatoire, représente la progression des pèlerins à travers des états spirituels.
Guénon, dans le Seigneur du Monde, explique que  »l’idée évoquant une représentation en discussion est essentiellement celle d’une stabilité, qui est elle-même caractéristique du pôle ». La Montagne, citée comme une ‘Île’, reste immuable au milieu de l’agitation incessante des vagues, perturbation qui reflète celle du monde extérieur. En conséquence il est nécessaire de traverser la ‘mer des passions’ pour atteindre le ‘Mont du Salut’, le ‘Sanctuaire de Paix’. »
Notre recherche de l’Hyperborée est notre désir de retourner au Paradesha ou Paradis – la source primordiale de l’existence originelle de l’Homme. L’importance de connaître l’emplacement terrestre d’une civilisation perdue dans les régions nordiques est donc éclipsée par son intérêt symbolique.
Chercher l’Hyperborée est faire une quête d’illumination spirituelle. La Montagne, l’Île, le rocher immuable, fixé dans une orientation polaire, chacun d’eux transmet une représentation symbolique de notre recherche de l’ultime réalité. Son caractère immuable ancre cette importante tâche en nous.

7 avril 2017 Posted by | Anthropologie, Spiritualités | , , , , | Laisser un commentaire

Le Cantique des oiseaux, une poétique de l’interprétation

Le dit des oiseaux, avec tous ses narrations, recensions, résurgences m’est d’un intérêt particulier depuis plus de quarante ans, tant par ses ramifications artistiques, symboliques et gnostiques, que par les coïncidences familiales de l’approche musicale ici évoquée…

merci à Thierry GUINHUT d’avoir écrit un très bel article de synthèse sur :
Farid od-dîn ‘Attar : Le Cantique des oiseaux


Olivier MESSIAEN offrit aux oiseaux d’être leur secrétaire, leur voix, leur toucher et leur orchestre. Dans le Catalogue d’oiseaux pour piano, ou son opéra Saint François d’Assise, il sut les chanter avec autant d’humilité, que d’enthousiasme. Probablement eût-il été enchanté par cet immense et délicieux poème, ici exhumé de l’oubli et magnifié : Le Cantique des oiseaux. L’original persan, Mantiq al-Tair, avait été traduit en prose en 1863 par « Le langage des oiseaux » ; il méritait pourtant une nouvelle traduction, inspirée par le souffle des anges de Rilke et digne de ses 4600 vers, chef-d’œuvre de la poésie et de la mystique soufie.

Imaginez que l’assemblée des oiseaux se réunisse en délibération, afin de partir à la recherche du mythique oiseau-roi, autrement dit le Simurgh, et se choisisse pour chef cette huppe, qui, selon le Coran, servit de messagère entre le roi Salomon et de la reine de Saba. Sans cesse, la huppe se doit de stimuler les ardeurs de ses congénères, qui désirent se soustraire au difficile voyage, en alléguant maintes « excuses », qu’il s’agisse de celles du bouvreuil ou du hibou. C’est avec le secours de maints contes, doués de dimension morale, qu’elle parvient à les amener à visiter sept vallées successives : la connaissance, l’indépendance, l’union, l’étonnement et l’anéantissement intérieur. Au bout de leur quête, ils parviennent à se joindre au Simurgh, allégorie transparente de leur propre essence, profondément celée en eux-mêmes… Il s’agit bien sûr d’une figuration du chemin semé d’obstacles en direction de Dieu, ou du souverain Bien, au sens platonicien. L’abondance des récits et des péripéties, les images colorées de la poésie préservent du moindre instant d’ennui cette vaste épopée de la mystique soufie, mais également néoplatonicienne.

 C’est ainsi qu’en ce poème apparaissent tant de personnages, derviches et princes, mendiants et souverains, amoureux et religieux… Parmi lesquels l’archange Gabriel lui-même, « le Très-Haut », mais aussi un « marchand de miel » qui s’insurge : « Donne-t-on rien pour rien ? » ; alors que le « Soufi » entend une « voix céleste » qui lui donne tout : « La Grâce est un soleil brillant de toutes parts / et qui bénéficie au moindre des atomes ». La sagesse, mais aussi la folie des désirs et des innombrables fous, les délires d’amour, le passage par les sept « vallées », jusqu’à celle « du dénuement et de l’anéantissement », s’unissent en construisant une pensée philosophique (au point de convoquer « Le tombeau de Socrate »), au sein d’une haute vision cosmique où jouir de l’éblouissement de la connaissance.cantique_verso

Le poète « parfumeur » du Cantique des oiseaux ayant « chanté dans la gamme des amants », conclue :
« Ô lecteur, si tu es un homme de la Voie / Ne vois pas dans mon œuvre des rimes et des sophismes » (…)
« Fécondant le papier de la plume des mots / De l’océan du vrai, je fais jaillir les perles » (…)
« Et pour toutes les roses prises au jardin de l’âme Que j’ai semées pour vous dans mes récits en vers
Souvenez-vous de moi en bien, ô mes amis ! »

Avec la nécessaire conviction, acquise à la lecture des textes du Coran, de la Sunna et de la biographie d’un Mahomet tyrannique et sanguinaire par Maxime Rodinson, qu’il y a des religions plus intolérantes que d’autres, plus meurtrières que d’autres, et dont il faut se garder. Avec la liberté inaliénable de jouir de la beauté du Cantique des oiseaux.


 

 

25 janvier 2016 Posted by | Pépiements, Référence, Spiritualités | , | Laisser un commentaire

La foi bahá’íe : une spiritualité universelle

La foi bahá’íe est une religion mondiale et indépendante. Son histoire débute en Perse en 1844. Son fondateur est Bahá’u’lláh, un noble persan qui a proclamé être le porteur d’une nouvelle révélation, un nouveau message divin, dont la finalité est d’établir l’unité des peuples de la terre.

La Terre n’est qu’un seul
pays et tous les hommes
en sont les citoyens
– Bahá’u’lláh

Au cœur de son message se trouve la conviction que l’humanité forme une seule et même famille et que le moment est venu pour elle de s’unir en une société mondiale.
Ceci implique une transformation des individus et des relations qui structurent la société.
Dans les aspects spirituels et matériels de leurs vies, les bahá’ís s’efforcent de mettre en pratique les enseignements de Bahá’u’lláh, notamment que :
l’âme rationnelle n’a ni sexe, ni race, ni ethnie, ni classe, ce qui rend inadmissible toute forme de préjugés
Dieu est un, au-delà des diversités culturelles et des interprétations humaines et toutes les religions du monde sont les expressions successives d’une seule et même foi
la religion et la science sont deux systèmes complémentaires de connaissance et de progrès pour la civilisation


« La foi bahá’íe reconnaît l’unité de Dieu et de ses prophètes, soutient le principe de la recherche sans entraves de la vérité, condamne toutes formes de préjugé et de superstition, enseigne que le but de la religion est de promouvoir l’amitié et la concorde, proclame qu’elle doit aller de pair avec la science, et affirme qu’elle est le principal facteur de pacification, d’ordre et de progrès de la société. Elle affirme sans équivoque le principe de l’égalité des droits, des opportunités et des privilèges pour les hommes et pour les femmes, recommande l’éducation obligatoire, élimine les extrêmes de richesse et de pauvreté, élève au rang d’adoration le travail accompli dans un esprit de service, recommande le choix d’une langue auxiliaire internationale, et propose les institutions nécessaires pour établir et perpétuer une paix durable et universelle. »

Parmi les Écrits mystiques les plus connus de Bahá’u’lláh figure un petit ouvrage intitulé “Les sept Vallées”. Écrit dans un style poétique, il décrit les étapes du voyage de l’âme à la rencontre de son Créateur.


 

Le rôle de la femme
Le développement de l’humanité dépend en effet du développement harmonieux de ses deux composantes masculine et féminine, qui sont complémentaires.
La femme est notamment destinée à jouer un rôle particulier dans l’établissement de la paix mondiale.
‘Abdu’l-Bahá explique que si, par le passé, « le monde a été gouverné par la force, et l’homme a dominé la femme par le caractère plus violent et plus agressif de son corps et de son esprit », cette tendance va s’inverser, et « les temps nouveaux seront moins masculins et plus imprégnés d’idéaux féminins ».
Il dit également que « la force perd de son importance alors que la vivacité d’esprit, l’intuition et les qualités spirituelles d’amour et de dévouement, essentiellement féminines, prennent l’ascendant. »
Une fois qu’elle bénéficieront des mêmes privilèges que les hommes, les femmes, qui sont par nature opposées à la guerre, refuseront de sacrifier leurs enfants dans un quelconque conflit.
C’est par l’éducation, et non par la rivalité ou la lutte avec l’homme, que la femme parviendra à jouer un rôle aussi essentiel. Selon les enseignements bahá’ís, la femme est en effet prioritaire en la matière. Si les moyens dont dispose une famille ne lui permettent pas de faire bénéficier de la même éducation garçon et fille, c’est la fille qui doit être privilégiée. Elle pourra ainsi à son tour remplir totalement son rôle de première éducatrice de ses propres enfants, mais aussi montrer la pleine mesure de ses capacités intellectuelles, égales à celles de l’homme.


 

Préservation de l’environnement et de la nature

Du fait de son rang, l’homme a une responsabilité particulière envers la nature, qui est le reflet du divin. Certes, l’être humain occupe une position plus élevée que la nature, dont il a la capacité de découvrir les secrets, ce qui lui permet de maîtriser son environnement, mais cette capacité lui impose d’utiliser les pouvoirs dont il a été dotés à des fins positives.
L’exercice approprié de cette responsabilité est la clé qui détermine si son génie inventif produit des résultats bénéfiques ou crée des ravages dans le monde matériel .
Au XIXe siècle déjà, Bahá’u’lláh mettait les hommes en garde contre leur attitude à l’égard de notre planète : « … vous foulez ma terre avec complaisance et satisfaits de vous-mêmes, insouciants de ce qu’elle est lasse de vous et de ce que tout ce qu’elle renferme se dérobe à vous … »
‘Abdu’l-Bahá décrit la nature comme un « trésor illimité ». La nature est utilisée par l’homme qui, en cultivant la terre, en domestiquant l’animal, aide à son développement. L’importance de l’agriculture, et celle de la science, sont soulignées. Mais l’action de l’homme doit respecter une limite, qui est celle de la modération :
« En toute chose, la modération est nécessaire. Si une chose est faite avec excès, elle est source de mal… » Bahá’u’lláh

4 avril 2014 Posted by | Pépiements, Référence, Religion, Spiritualités | , | Laisser un commentaire

Lumière est silence

calligraphie d'oiseau rouge

Il viendra un temps où la langue rejoindra le cœur
Le cœur rejoindra l’âme
L’âme rejoindra le secret (sirr)
Et le secret rejoindra la Vérité (Haqq)
Le cœur dira à la langue « silence ! »
Le secret dira à l’âme, « silence ! »
Et la lumière intérieure dira au secret, « silence ! »
-ANSARI

20 mai 2013 Posted by | Pépiements, Spiritualités | , | Laisser un commentaire

le Simorg – Simorgh – roi des oiseaux

La rencontre avec soi-même est le but ultime du voyage,
c’est à la fois être ce que l’on est et être autre que ce que l’on est.

Le simorg

C’est-à-dire être ce Sîmorgh, et être à la fois ces trente Oiseaux, individuellement, séparément, personnellement.
Il n’y a pas d’amour s’il n’y a pas de sang et de larmes dans le cœur,  dans le silence de l’amour, réside l’activité secrète, le langage secret, le Langage des Oiseaux.

26 mars 2011 Posted by | Pépiements, Référence | | Laisser un commentaire

Les oiseaux… sans soucis

« C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? « .

« Qu’est-ce que le souci ? ». C’est la répétition d’un même enchaînement de pensées n’aboutissant à aucun résultat. Le corps mental et le cerveau reproduisent des images négatives qui s’imposent à la conscience. Lorsqu’un courant de pensées s’est tracé un canal, de nouveaux courants de pensées tendent à suivre la même voie, qui est celle de moindre résistance. Une pensée qui cause de la peine revient aussitôt par la fascination de la crainte, de même qu’une pensée qui fait plaisir revient par la fascination de l’attrait (même si ce plaisir n’est pas sain). L’objet de la crainte, la représentation de ce qui arrivera si notre anticipation devient réalité, creuse ainsi un canal dans le mental, forme un moule pour la pensée et un sillon dans le cerveau.

La tendance du corps mental et du cerveau, lorsqu’ils n’ont aucune tâche immédiate, est de répéter la forme et de laisser l’énergie sans emploi se déverser dans le canal déjà tracé. Ces automatismes du corps mental et du cerveau peuvent être utilisés pour corriger précisément la reproduction inutile de pensées pénibles (avec le cortège d’émotions négatives ou contradictoires qu’elles suscitent). La meilleure manière de se débarrasser d’un « canal de soucis » est de creuser un autre canal de caractère diamétralement opposé. Toute personne qui souffre d’obsessions peut en triompher en s’exerçant à penser positivement : pensées de nature élevée, pensées de paix, d’harmonie.

Même lorsque la prévision d’un chagrin ou d’un ennui vient assaillir la conscience, on peut parvenir à la paix intérieure en reconnaissant que tout peut contribuer à notre évolution si nous le vivons le mieux possible.

 

 

23 janvier 2011 Posted by | Pépiements | | Laisser un commentaire

de la Huppe aux oiseaux

Il faut un homme au cœur de lion pour parcourir cette route extraordinaire.
Le chemin est long et la mer profonde. Aussi marche-t-on stupéfait, tantôt riant, tantôt pleurant.

Quant à moi je serais heureux de trouver la trace de ce chemin, car ce serait pour moi une honte que de vivre sans y parvenir.
À quoi servirait l’âme, si elle n’avait un objet à aimer ?

Si tu es un homme, que ton âme ne soit pas sans maîtresse.
Il faut un homme parfait pour un tel chemin, car il doit savoir introduire son âme à cette cour.
Lave-toi bravement les mains de cette vie, si tu veux être appelé un homme.

12 mars 2010 Posted by | Pépiements | | Laisser un commentaire

Babillages

le silence  permettra l’ouverture de la boite à diables
et ceux-ci , d’être nommés et connus, se déliteront aux quatre vents.
Leurs voix ne couvriront plus celles des oiseaux de nos coeurs
et nos âmes pourront alors partager leurs babillages enchantés

simorg de feu

la huppe

15 février 2009 Posted by | Pépiements, Référence | , | Laisser un commentaire

Génie d’un musicien d’oiseaux

Olivier MESSIAEN, musicien de génie contemporain, (1908-1992)

Organiste et compositeur majeur, il traite de themes mystiques par une musique qui berce, qui chante…, tel un vitrail en un tournoiement de couleurs et de sons.
Il secoue l’académisme en prônant l’étude des chants d’oiseaux, du grégorien, de la musique indienne, des gammes de tonalités asiatiques, à l’aide d’une sensibilité trés personnelle et subtile du rythme.
Son approche le pousse à la pluridisciplinarité, entre philosophie, science et théologie selon une attitude universaliste et mystique, voire gnostique.
La profonde originalité du langage du compositeur vient de sa manière unique d’intégrer, en les transposant, les chants d’oiseaux. Notés in situ sur du papier à musique, enregistrés, ils irriguent son oeuvre de petites mélodies répétées et déterminent ainsi l’apport des intruments de l’orchestre.

A travers les oiseaux, il voyait Dieu, »unique oiseau de l’éternité » (ne reconnaissez vous pas le Simorg?). Il a composé un catalogue d’oiseaux pour piano, suite de portraits musicaux trés originaux, et est également l’auteur d’un traité d’ornithologie. Il écrit entre autres un opera « Saint Francois d’Assise » en 1983, dans lequel il rassemble tous ses themes de prédilection : l’itinéraire vers la sainteté, l’ami des oiseaux, l’homme de nature et de frugalité…

La profonde originalité de son oeuvre s’appuie sur un éclectisme transverse étendu qui s’oppose à la standardisation mécanique des sons actuels.

28 décembre 2008 Posted by | Art, Pépiements, Valeurs | | Laisser un commentaire

La sixième vallée, de l’étonnement

Dans La conférence des oiseaux , les oiseaux parcourent le monde, de vallée en vallée, à la recherche d’un être mystérieux, le Simorg. Ils traversent notamment la sixième vallée, la vallée de l’étonnement, au cours de leur parcours initiatique d’une importance primordiale, image du cheminement intérieur de la conscience, tant individuelle que collective.

D’où vient l’étonnement sinon de la confrontation des choses contradictoires, de la fusion des paradoxes, dans le creuset alchimique ? On doit parfois accepter une chose et son contraire, en même temps.

C’est ce qui arrivait à ces pauvres oiseaux qui, dans la vallée de l’étonnement, devaient accepter qu’il fasse jour et nuit à la fois, qu’il fasse froid et chaud à la fois, etc…  Comment ne pas devenir fou si c’est là une réalité ? Il y a deux portes de sortie pour cette folie là. Il y a l’acceptation de l’étonnement, de cette confrontation non seulement des contradictoires, mais à un niveau plus intégré, à une confrontation des niveaux de Réalité dans leur discontinuité.  C’est la discontinuité qui produit l’étonnement, un choc intérieur qui fait explosion,  explosion de nos certitudes, de nos habitudes mentales, comme cela s’est produit avec la pensée classique par rapport à la pensée quantique. C’est pour cela que la pensée classique ne cesse pas de finir. Elle est constamment là dans toutes les institutions,… sociales, politiques, économiques, etc… La pensée quantique existe depuis un siècle et pourtant il n’y a pas véritable communication entre les deux. Plus exactement, il y a non-ajustement. Pourquoi ? Parce que, peut-être, l’étonnement n’est plus une valeur !

Paradoxalement, au siècle de l’incertitude, ce qui remplace l’étonnement, ce sont ses faux-semblants, notamment ceux constitués par l’émerveillement. On vous propose par exemple de vous émerveiller devant la beauté des galaxies. C’est intéressant, c’est confortable, cela rassure. L’étonnement, lui, vous met en danger ! En quel sens ? Je dirai en danger de vie, ressenti comme un danger de mort. L’étonnement est une force fabuleuse qui fait traverser les niveaux, qui, traversant votre vie, vous aide à évoluer. La physique quantique et, de plus en plus, la biologie moléculaire aident à développer de manière éducative ce sens de l’étonnement. Il faudrait, dès l’école primaire, mettre les enfants en présence de mots antinomiques et inconciliables, d’ oxymorons, de contradictions apparentes. Ils connaissent encore l’unité des contradictoires, mais très vite on leur apprend que c’est inutile. Notre civilisation a enfoui l’étonnement salvateur sous une couche de merchandising…   pacte avec la voie adverse qui cherche l’éparpillement et la dissociation.

L’union des contradictoires se réalise par le symbole, et sa perception intuitive, voire sensitive…

Le symbole a , hélas, été vendu aux marchands d’illusions, agences de publicité, organismes de media, TVpoubelle… et autres abreuvoirs à benêts.

10 décembre 2008 Posted by | Pépiements | , | Laisser un commentaire