Montagnes sacrées : MontSalvat, Mont Meru, MontQaf et autres ascensions


Le livre de Tilak, Patrie arctique (publié en 1903) commence en déclarant le fait bien connu qu’un climat chaud a existé dans les régions arctiques, qui montre que le climat était fort différent pendant la période interglaciaire. Selon Tilak, les scientifiques concèdent l’existence, dans le passé, d’un continent circumpolaire chaud, et de circonstances loin d’y être aussi défavorables qu’imaginé.


Brahma
Le Cantique des oiseaux, une poétique de l’interprétation
Le dit des oiseaux, avec tous ses narrations, recensions, résurgences m’est d’un intérêt particulier depuis plus de quarante ans, tant par ses ramifications artistiques, symboliques et gnostiques, que par les coïncidences familiales de l’approche musicale ici évoquée…
merci à Thierry GUINHUT d’avoir écrit un très bel article de synthèse sur :
Farid od-dîn ‘Attar : Le Cantique des oiseaux
Olivier MESSIAEN offrit aux oiseaux d’être leur secrétaire, leur voix, leur toucher et leur orchestre. Dans le Catalogue d’oiseaux pour piano, ou son opéra Saint François d’Assise, il sut les chanter avec autant d’humilité, que d’enthousiasme. Probablement eût-il été enchanté par cet immense et délicieux poème, ici exhumé de l’oubli et magnifié : Le Cantique des oiseaux. L’original persan, Mantiq al-Tair, avait été traduit en prose en 1863 par « Le langage des oiseaux » ; il méritait pourtant une nouvelle traduction, inspirée par le souffle des anges de Rilke et digne de ses 4600 vers, chef-d’œuvre de la poésie et de la mystique soufie.
Imaginez que l’assemblée des oiseaux se réunisse en délibération, afin de partir à la recherche du mythique oiseau-roi, autrement dit le Simurgh, et se choisisse pour chef cette huppe, qui, selon le Coran, servit de messagère entre le roi Salomon et de la reine de Saba. Sans cesse, la huppe se doit de stimuler les ardeurs de ses congénères, qui désirent se soustraire au difficile voyage, en alléguant maintes « excuses », qu’il s’agisse de celles du bouvreuil ou du hibou. C’est avec le secours de maints contes, doués de dimension morale, qu’elle parvient à les amener à visiter sept vallées successives : la connaissance, l’indépendance, l’union, l’étonnement et l’anéantissement intérieur. Au bout de leur quête, ils parviennent à se joindre au Simurgh, allégorie transparente de leur propre essence, profondément celée en eux-mêmes… Il s’agit bien sûr d’une figuration du chemin semé d’obstacles en direction de Dieu, ou du souverain Bien, au sens platonicien. L’abondance des récits et des péripéties, les images colorées de la poésie préservent du moindre instant d’ennui cette vaste épopée de la mystique soufie, mais également néoplatonicienne.
…
C’est ainsi qu’en ce poème apparaissent tant de personnages, derviches et princes, mendiants et souverains, amoureux et religieux… Parmi lesquels l’archange Gabriel lui-même, « le Très-Haut », mais aussi un « marchand de miel » qui s’insurge : « Donne-t-on rien pour rien ? » ; alors que le « Soufi » entend une « voix céleste » qui lui donne tout : « La Grâce est un soleil brillant de toutes parts / et qui bénéficie au moindre des atomes ». La sagesse, mais aussi la folie des désirs et des innombrables fous, les délires d’amour, le passage par les sept « vallées », jusqu’à celle « du dénuement et de l’anéantissement », s’unissent en construisant une pensée philosophique (au point de convoquer « Le tombeau de Socrate »), au sein d’une haute vision cosmique où jouir de l’éblouissement de la connaissance.
Le poète « parfumeur » du Cantique des oiseaux ayant « chanté dans la gamme des amants », conclue :
« Ô lecteur, si tu es un homme de la Voie / Ne vois pas dans mon œuvre des rimes et des sophismes » (…)
« Fécondant le papier de la plume des mots / De l’océan du vrai, je fais jaillir les perles » (…)
« Et pour toutes les roses prises au jardin de l’âme Que j’ai semées pour vous dans mes récits en vers
Souvenez-vous de moi en bien, ô mes amis ! »
Avec la nécessaire conviction, acquise à la lecture des textes du Coran, de la Sunna et de la biographie d’un Mahomet tyrannique et sanguinaire par Maxime Rodinson, qu’il y a des religions plus intolérantes que d’autres, plus meurtrières que d’autres, et dont il faut se garder. Avec la liberté inaliénable de jouir de la beauté du Cantique des oiseaux.
La foi bahá’íe : une spiritualité universelle
La foi bahá’íe est une religion mondiale et indépendante. Son histoire débute en Perse en 1844. Son fondateur est Bahá’u’lláh, un noble persan qui a proclamé être le porteur d’une nouvelle révélation, un nouveau message divin, dont la finalité est d’établir l’unité des peuples de la terre.
La Terre n’est qu’un seul
pays et tous les hommes
en sont les citoyens
– Bahá’u’lláh
Au cœur de son message se trouve la conviction que l’humanité forme une seule et même famille et que le moment est venu pour elle de s’unir en une société mondiale.
Ceci implique une transformation des individus et des relations qui structurent la société.
Dans les aspects spirituels et matériels de leurs vies, les bahá’ís s’efforcent de mettre en pratique les enseignements de Bahá’u’lláh, notamment que :
l’âme rationnelle n’a ni sexe, ni race, ni ethnie, ni classe, ce qui rend inadmissible toute forme de préjugés
Dieu est un, au-delà des diversités culturelles et des interprétations humaines et toutes les religions du monde sont les expressions successives d’une seule et même foi
la religion et la science sont deux systèmes complémentaires de connaissance et de progrès pour la civilisation
« La foi bahá’íe reconnaît l’unité de Dieu et de ses prophètes, soutient le principe de la recherche sans entraves de la vérité, condamne toutes formes de préjugé et de superstition, enseigne que le but de la religion est de promouvoir l’amitié et la concorde, proclame qu’elle doit aller de pair avec la science, et affirme qu’elle est le principal facteur de pacification, d’ordre et de progrès de la société. Elle affirme sans équivoque le principe de l’égalité des droits, des opportunités et des privilèges pour les hommes et pour les femmes, recommande l’éducation obligatoire, élimine les extrêmes de richesse et de pauvreté, élève au rang d’adoration le travail accompli dans un esprit de service, recommande le choix d’une langue auxiliaire internationale, et propose les institutions nécessaires pour établir et perpétuer une paix durable et universelle. »
Parmi les Écrits mystiques les plus connus de Bahá’u’lláh figure un petit ouvrage intitulé “Les sept Vallées”. Écrit dans un style poétique, il décrit les étapes du voyage de l’âme à la rencontre de son Créateur.
Le rôle de la femme
Le développement de l’humanité dépend en effet du développement harmonieux de ses deux composantes masculine et féminine, qui sont complémentaires.
La femme est notamment destinée à jouer un rôle particulier dans l’établissement de la paix mondiale.
‘Abdu’l-Bahá explique que si, par le passé, « le monde a été gouverné par la force, et l’homme a dominé la femme par le caractère plus violent et plus agressif de son corps et de son esprit », cette tendance va s’inverser, et « les temps nouveaux seront moins masculins et plus imprégnés d’idéaux féminins ».
Il dit également que « la force perd de son importance alors que la vivacité d’esprit, l’intuition et les qualités spirituelles d’amour et de dévouement, essentiellement féminines, prennent l’ascendant. »
Une fois qu’elle bénéficieront des mêmes privilèges que les hommes, les femmes, qui sont par nature opposées à la guerre, refuseront de sacrifier leurs enfants dans un quelconque conflit.
C’est par l’éducation, et non par la rivalité ou la lutte avec l’homme, que la femme parviendra à jouer un rôle aussi essentiel. Selon les enseignements bahá’ís, la femme est en effet prioritaire en la matière. Si les moyens dont dispose une famille ne lui permettent pas de faire bénéficier de la même éducation garçon et fille, c’est la fille qui doit être privilégiée. Elle pourra ainsi à son tour remplir totalement son rôle de première éducatrice de ses propres enfants, mais aussi montrer la pleine mesure de ses capacités intellectuelles, égales à celles de l’homme.
Préservation de l’environnement et de la nature
Du fait de son rang, l’homme a une responsabilité particulière envers la nature, qui est le reflet du divin. Certes, l’être humain occupe une position plus élevée que la nature, dont il a la capacité de découvrir les secrets, ce qui lui permet de maîtriser son environnement, mais cette capacité lui impose d’utiliser les pouvoirs dont il a été dotés à des fins positives.
L’exercice approprié de cette responsabilité est la clé qui détermine si son génie inventif produit des résultats bénéfiques ou crée des ravages dans le monde matériel .
Au XIXe siècle déjà, Bahá’u’lláh mettait les hommes en garde contre leur attitude à l’égard de notre planète : « … vous foulez ma terre avec complaisance et satisfaits de vous-mêmes, insouciants de ce qu’elle est lasse de vous et de ce que tout ce qu’elle renferme se dérobe à vous … »
‘Abdu’l-Bahá décrit la nature comme un « trésor illimité ». La nature est utilisée par l’homme qui, en cultivant la terre, en domestiquant l’animal, aide à son développement. L’importance de l’agriculture, et celle de la science, sont soulignées. Mais l’action de l’homme doit respecter une limite, qui est celle de la modération :
« En toute chose, la modération est nécessaire. Si une chose est faite avec excès, elle est source de mal… » Bahá’u’lláh
Lumière est silence
Il viendra un temps où la langue rejoindra le cœur
Le cœur rejoindra l’âme
L’âme rejoindra le secret (sirr)
Et le secret rejoindra la Vérité (Haqq)
Le cœur dira à la langue « silence ! »
Le secret dira à l’âme, « silence ! »
Et la lumière intérieure dira au secret, « silence ! »
-ANSARI
le Simorg – Simorgh – roi des oiseaux
La rencontre avec soi-même est le but ultime du voyage,
c’est à la fois être ce que l’on est et être autre que ce que l’on est.
C’est-à-dire être ce Sîmorgh, et être à la fois ces trente Oiseaux, individuellement, séparément, personnellement.
Il n’y a pas d’amour s’il n’y a pas de sang et de larmes dans le cœur, dans le silence de l’amour, réside l’activité secrète, le langage secret, le Langage des Oiseaux.
Les oiseaux… sans soucis
« C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? « .
La tendance du corps mental et du cerveau, lorsqu’ils n’ont aucune tâche immédiate, est de répéter la forme et de laisser l’énergie sans emploi se déverser dans le canal déjà tracé. Ces automatismes du corps mental et du cerveau peuvent être utilisés pour corriger précisément la reproduction inutile de pensées pénibles (avec le cortège d’émotions négatives ou contradictoires qu’elles suscitent). La meilleure manière de se débarrasser d’un « canal de soucis » est de creuser un autre canal de caractère diamétralement opposé. Toute personne qui souffre d’obsessions peut en triompher en s’exerçant à penser positivement : pensées de nature élevée, pensées de paix, d’harmonie.
Même lorsque la prévision d’un chagrin ou d’un ennui vient assaillir la conscience, on peut parvenir à la paix intérieure en reconnaissant que tout peut contribuer à notre évolution si nous le vivons le mieux possible.
de la Huppe aux oiseaux
Il faut un homme au cœur de lion pour parcourir cette route extraordinaire.
Le chemin est long et la mer profonde. Aussi marche-t-on stupéfait, tantôt riant, tantôt pleurant.
Quant à moi je serais heureux de trouver la trace de ce chemin, car ce serait pour moi une honte que de vivre sans y parvenir.
À quoi servirait l’âme, si elle n’avait un objet à aimer ?
Si tu es un homme, que ton âme ne soit pas sans maîtresse.
Il faut un homme parfait pour un tel chemin, car il doit savoir introduire son âme à cette cour.
Lave-toi bravement les mains de cette vie, si tu veux être appelé un homme.
Babillages
le silence permettra l’ouverture de la boite à diables
et ceux-ci , d’être nommés et connus, se déliteront aux quatre vents.
Leurs voix ne couvriront plus celles des oiseaux de nos coeurs
et nos âmes pourront alors partager leurs babillages enchantés
la huppe
Génie d’un musicien d’oiseaux
Olivier MESSIAEN, musicien de génie contemporain, (1908-1992)
Organiste et compositeur majeur, il traite de themes mystiques par une musique qui berce, qui chante…, tel un vitrail en un tournoiement de couleurs et de sons.
Il secoue l’académisme en prônant l’étude des chants d’oiseaux, du grégorien, de la musique indienne, des gammes de tonalités asiatiques, à l’aide d’une sensibilité trés personnelle et subtile du rythme.
Son approche le pousse à la pluridisciplinarité, entre philosophie, science et théologie selon une attitude universaliste et mystique, voire gnostique.
La profonde originalité du langage du compositeur vient de sa manière unique d’intégrer, en les transposant, les chants d’oiseaux. Notés in situ sur du papier à musique, enregistrés, ils irriguent son oeuvre de petites mélodies répétées et déterminent ainsi l’apport des intruments de l’orchestre.
A travers les oiseaux, il voyait Dieu, »unique oiseau de l’éternité » (ne reconnaissez vous pas le Simorg?). Il a composé un catalogue d’oiseaux pour piano, suite de portraits musicaux trés originaux, et est également l’auteur d’un traité d’ornithologie. Il écrit entre autres un opera « Saint Francois d’Assise » en 1983, dans lequel il rassemble tous ses themes de prédilection : l’itinéraire vers la sainteté, l’ami des oiseaux, l’homme de nature et de frugalité…
La profonde originalité de son oeuvre s’appuie sur un éclectisme transverse étendu qui s’oppose à la standardisation mécanique des sons actuels.
La sixième vallée, de l’étonnement
Dans La conférence des oiseaux , les oiseaux parcourent le monde, de vallée en vallée, à la recherche d’un être mystérieux, le Simorg. Ils traversent notamment la sixième vallée, la vallée de l’étonnement, au cours de leur parcours initiatique d’une importance primordiale, image du cheminement intérieur de la conscience, tant individuelle que collective.
D’où vient l’étonnement sinon de la confrontation des choses contradictoires, de la fusion des paradoxes, dans le creuset alchimique ? On doit parfois accepter une chose et son contraire, en même temps.
C’est ce qui arrivait à ces pauvres oiseaux qui, dans la vallée de l’étonnement, devaient accepter qu’il fasse jour et nuit à la fois, qu’il fasse froid et chaud à la fois, etc… Comment ne pas devenir fou si c’est là une réalité ? Il y a deux portes de sortie pour cette folie là. Il y a l’acceptation de l’étonnement, de cette confrontation non seulement des contradictoires, mais à un niveau plus intégré, à une confrontation des niveaux de Réalité dans leur discontinuité. C’est la discontinuité qui produit l’étonnement, un choc intérieur qui fait explosion, explosion de nos certitudes, de nos habitudes mentales, comme cela s’est produit avec la pensée classique par rapport à la pensée quantique. C’est pour cela que la pensée classique ne cesse pas de finir. Elle est constamment là dans toutes les institutions,… sociales, politiques, économiques, etc… La pensée quantique existe depuis un siècle et pourtant il n’y a pas véritable communication entre les deux. Plus exactement, il y a non-ajustement. Pourquoi ? Parce que, peut-être, l’étonnement n’est plus une valeur !
Paradoxalement, au siècle de l’incertitude, ce qui remplace l’étonnement, ce sont ses faux-semblants, notamment ceux constitués par l’émerveillement. On vous propose par exemple de vous émerveiller devant la beauté des galaxies. C’est intéressant, c’est confortable, cela rassure. L’étonnement, lui, vous met en danger ! En quel sens ? Je dirai en danger de vie, ressenti comme un danger de mort. L’étonnement est une force fabuleuse qui fait traverser les niveaux, qui, traversant votre vie, vous aide à évoluer. La physique quantique et, de plus en plus, la biologie moléculaire aident à développer de manière éducative ce sens de l’étonnement. Il faudrait, dès l’école primaire, mettre les enfants en présence de mots antinomiques et inconciliables, d’ oxymorons, de contradictions apparentes. Ils connaissent encore l’unité des contradictoires, mais très vite on leur apprend que c’est inutile. Notre civilisation a enfoui l’étonnement salvateur sous une couche de merchandising… pacte avec la voie adverse qui cherche l’éparpillement et la dissociation.
L’union des contradictoires se réalise par le symbole, et sa perception intuitive, voire sensitive…
Le symbole a , hélas, été vendu aux marchands d’illusions, agences de publicité, organismes de media, TVpoubelle… et autres abreuvoirs à benêts.