Les dits de la Huppe

echos des sept vallées

Une controverse de Valladolid pour l’islam?

La controverse de Valladolid est un débat qui opposa essentiellement le dominicain Bartolomé de Las Casas et le théologien Juan Ginés de Sepúlveda en deux séances d’un mois chacune (l’une en 1550 et l’autre en 1551) au collège San Gregorio de Valladolid, mais principalement par échanges épistolaires. Ce débat réunissait théologiens, juristes et administrateurs du royaume, afin que, selon le souhait de Charles Quint, il se traite et parle de la manière dont devaient se faire les conquêtes dans le Nouveau Monde, suspendues par lui, pour qu’elles se fassent avec justice et en sécurité de conscience.
La question était de savoir si les Espagnols pouvaient coloniser le Nouveau Monde et dominer les indigènes, les Amérindiens, par droit de conquête, avec la justification morale pouvant permettre de mettre fin à des modes de vie observés dans les civilisations précolombiennes, notamment la pratique institutionnelle du sacrifice humain, ou si les sociétés amérindiennes étaient légitimes malgré de tels éléments et que seul le bon exemple devait être promu via une colonisation – émigration.
Ce débat eut lieu sous le pontificat du pape Jules III.

attrape_reveLe débat
L’humanité des Indiens, l’existence de leur âme, n’ont jamais été l’objet du débat (le pape Paul III l’avait affirmé) puisque sans cela, Sepúlveda n’aurait jamais parlé du devoir de les évangéliser et ne se serait jamais autant étendu sur leur « péché d’idolâtrie ».
Le débat regroupe un collège de théologiens, juristes et administrateurs : sept juges membres du Conseil des Indes, deux inquisiteurs du Conseil Royal Suprême, un administrateur du Conseil des grands ordres chevaleresques, trois théologiens dominicains (émanant de l’école de Salamanque), un théologien franciscain et un évêque. Cependant, il est dominé par les figures de Las Casas et Sepúlveda.
Las Casas comme Juan Ginés de Sepúlveda s’accordent sur le devoir de conversion des Indiens qui incombe aux Espagnols mais diffèrent sur le moyen d’y parvenir : colonisation pacifique et vie exemplaire pour le premier et colonisation institutionnelle où la force est légitimée par le réalisme et la nature même des civilisations précolombiennes, pour le second.
Las Casas est favorable à l’application de la philosophie de saint Thomas d’Aquin selon laquelle1 :
une société est une donnée de la nature ; toutes les sociétés sont d’égale dignité : une société de païens n’est pas moins légitime qu’une société chrétienne. On n’a pas le droit de convertir de force, la propagation de la foi doit se faire de manière évangélique, par l’exemple.
En 1532, Francisco de Vitoria avait explicitement appliqué au Nouveau Monde, les principes de saint Thomas d’Aquin de destination universelle des biens terrestres (ils sont pour tous et le droit de propriété est conditionné par le Bien Commun) et le droit de connaître la Vérité que tout homme possède sui generis : ceux qui vont aux Amériques n’ont donc pas un titre de propriété mais un devoir de mission ; personne n’a le droit d’occupation de ces territoires mais chacun doit jouir de « la liberté de passer par les mers ».

L’ensemble de la thèse Sepúlveda englobe des arguments de raison et de droit naturel avec des arguments théologiques. Juan Ginés de Sepúlveda considère les cas de sacrifices humains, d’anthropophagie, d’inceste royal, pratiqués dans les sociétés précolombiennes et suit des arguments aristotéliciens et humanistes en proposant quatre « justes titres » qui justifient la conquête : pour leur propre bien, les Indiens doivent être mis sous tutelle par les Espagnols puisque

  • lorsqu’ils se gouvernent eux-mêmes, ils violent les règles de la morale naturelle (thèse aristotélicienne de la servitude naturelle).
  • la nécessité d’empêcher, même par la force, le cannibalisme et d’autres conduites antinaturelles que les Indiens pratiquent.
  • l’obligation de sauver les futures victimes des sacrifices humains.
  • l’ordre d’évangéliser que Christ a donné aux apôtres et le Pape aux Rois Catholiques (Pape qui jouit de l’autorité universelle).

Las Casas réplique en démontrant :

  • la rationalité des indigènes au travers de leurs civilisations (l’architecture des Aztèques)
  • l’équivalence dans les coutumes des Indiens de plus grande cruauté que celle qui pouvait se trouver dans les civilisations du Vieux Monde (la civilisation romaine n’en a pas moins organisé les combats de gladiateurs) ou dans le passé de l’Espagne.
  • l’évangélisation et le fait de sauver les victimes des sacrifices humains n’est pas tant un devoir des Espagnols qu’un droit des Indiens.

Les deux partis au débat se proclament vainqueurs.


alors?

Clairement il est évident que le jugement moral sur ces coutumes et rites est repose sur une donnée temporelle : « ne pas juger les us d’antan avec les yeux et la conscience d’aujourd’hui »

retrouver les critères « n-1 » des pré-fondés de la controverse :

  • la « morale naturelle » semble un axiome du raisonnement espagnol : existe-t-il d’autres « morales » immanente? Qui a le pouvoir et le droit de déterminer cette « morale naturelle »? Serait-elle intangible et définitive? – toutes choses qui constituent le dogme d’une religion, incréé et supérieure par essence, et non par évolution…
  • « évangélisation » à une norme religieuse limitée dans le temps et dans l’espace mais que ceux-ci considèrent comme définitive (ordre christique d’évangélisation)
la défaite de la tribu juive des Banu Nadir

la défaite de la tribu juive des Banu Nadir

faut-il une nouvelle controverse de Valladolid pour l’islam?
Celui-ci se révèle par bien des égards égal voire pire que les coutumes des anciennes populations amérindiennes, et il se considère d’une façon naïvement enfantine ( à l’aune de la conscience) comme définitif.
L’islam ne pénètre-t-il pas les âmes en « enfance », remplies par la « peur » ontologique, et voulant se rassurer par le confort grégaire de l’acceptation collective, induite ou imposée, mais toujours empreinte de tromperie?

28 novembre 2013 Posted by | Anthropologie, Histoire, Valeurs | , | Laisser un commentaire

Prière Maya

Depuis la maison EST de la lumière
Que la sagesse rayonne en nous Afin que nous puissions voir les choses avec clarté

Depuis la maison NORD DE LA NUIT
Que la sagesse mûrisse en nous Pour que nous connaissions les choses de l’intérieur

Depuis la maison OUEST DE LA TRANSFORMATION
Que la sagesse se transforme en action correcte Pour que nous fassions ce qui doit être fait

Depuis la maison SUD DU SOLEIL ÉTERNEL
Que l’action juste nous donne la moisson Pour que nous jouissions des fruits de l’être planétaire

Depuis la maison SUPÉRIEURE DU PARADIS
Où se réunissent ceux des étoiles et nos ancêtres Que leur bénédiction arrive sur nous maintenant

Depuis la maison INFÉRIEURE DE LA TERRE
Que le battement du coeur cristal de la planète Pulse ses harmoniques pour que nous vienne la paix

DEPUIS LE CENTRE DE LA FONTAINE GALACTIQUE
Qui est partout et dans toutes les parties en même temps Que tout soit reconnu comme la lumière de l’amour mutuel

5 août 2009 Posted by | Gaia, Spiritualités | | Laisser un commentaire