Le droit musulman
Aujourd’hui , après une longue période de confinement et une éclipse qui semblait présager de sa disparition, il reparaît, plus fort que jamais.
C’est normal , il fait partie du système musulman.L’islam n’est pas seulement une foi. C’est avant tout une Loi et cette loi est explicitée , dans le SUNNISME, par 4 écoles juridiques.
La jurisprudence élaborée par ces 4 écoles prend le nom de fiqh, mot improprement traduit par » droit musulman ».
Le droit musulman intéresse donc plus d’un milliard de croyants. De manière totale ou partielle , ce sont 40 pays qui se réclament dorénavant de ses règles.
Il était cantonné , la plupart du temps, à l’organisation du culte, au statut personnel. Or il s’impose désormais chaque jour davantage dans des domaines tels que ceux du droit pénal (les peines fixes pour les crimes=hudûd), les obligations, le droit fiscal.
Or du fait que ce droit s’appuie sur plusieurs sources , dont DEUX sources religieuses, l’une révélée par Dieu lui-même (Coran) et l’autre étant l’imitation du Prophète (Sunna)(avec des hadîths qudsis, traditions révélées par Dieu au Prophète) , ce droit occupe une place toute particulière dont l’Occident a décidé de ne pas tenir compte
Ce droit musulman est une création postérieure à Mahomet, élaborée en un siècle par de grands jurisconsultes, Malik ibn Anas , Ibn Hanbal , Chaféi , Abû Hanîfa , pour ne parler que des quatre écoles juridiques les plus connues. C’est une véritable création juridique, grâce à l’apport de convertis principalement persans. Sans cela l’empire musulman n’aurait pu tenir -page 12 Henri de Waël » le droit musulman apparaît bien, avec le système romaniste et celui de la common law, comme l’une des trois créations originales en la matière.Le Coran représente pour tous les musulmans la PAROLE DE DIEU, directement descendue sur l’autoproclamé » PROPHETE » !
et ce droit revient en force, n’est plus vu comme un texte périmé, et pousse ses tentacules vers nos corpus juridiques occidentaux (Londres, Canada, France…)
– Arabie Saoudite : école hanbalite dans sa mouture wahhabite ( Rappelons l’exécution , pour adultère , en 1978 , de la princesse Michad , âgée de 19 ans et mariée d’autorité,
– Yémen du Nord où la constitution de 1974 précisait que la charî’a islamique constituait » la source de toutes les lois »
– Qatar, dans la Côte des Pirates
– Oman
– AfghanistanOr c’est en 1972 qu’est rétablie en Libye la peine d’amputation pour vol
1973 rétablissement de la flagellation pour fornication
1974 flagellation pour consommation d’alcool
1979 le Pakistan s’engage dans cette voie. Tout le droit est islamisé. Cette islamisation est confirmée en 1984 par référendum.
1979 l’Iran devient une République islamique. Une codification pénale islamique rétablit le talion, les supplices des houdôud ( peines légales criminelles) et ceci en 1982 ainsi que le ta’zîr, peines laissées à l’appréciation du juge, en 1983.
1980 l’Egypte fait ratifier par référendum ( malgré l’active opposition du pape copte ) un amendement selon lequel les principes de la charîa constituaient « la source fondamentale de la législation du pays « , et non plus l’une des sources seulement.
1980 la loi coranique fut également rétablie en Mauritanie.
1983 une islamisation totale du droit fut imposée au Soudan.
- Contradiction brutale qui existe entre la proscription des peines inhumaines et dégradantes ( art 5) et la crucifixion. Or la crucifixion constitue la peine légale (hadd, pluriel : hudûd) applicable au crime religieux de brigandage ‘ qat’ al tarîq ou » coupure des chemins » , lorsque celui-ci a conjugué vol organisé et homicide. La crucifixion a été introduite dans la législation soudanaise.
- La Déclaration des Droits de l’homme proclame l’égalité de tous devant la loi ( art.7). Or le témoignage d’un non-musulman reste bien souvent écarté, les héritiers de confession non-musulmane se trouvent privés de leurs droits éventuels à la succession d’un musulman.
- La faculté pour quiconque de changer librement de religion (art.18)
- Le projet d’imposer la peine de mort à l’encontre de ceux qui reviendraient au christianisme après avoir appartenu à l’islam , a provoqué l’opposition la plus irréductible de la communauté chrétienne copte d’Egypte !!
L’APPLICATION TOTALE DU DROIT MUSULMAN (y compris dans ses dispositions pénales) SUPPOSE UNE SOCIETE VERITABLEMENT ISLAMIQUE . Seulement les réformes restent suspendues en attendant la réalisation de cette société…
L’islam n’est pas seulement une foi, c’est aussi une loi qui prend sa source dans le Coran, dans la Sunna …
La colonisation, la puissance des pays occidentaux a privé l’islam de sa Loi, inappliquée ou jugée inapplicable car barbare. Mais le fiqh est la pièce maîtresse de l’islam .
D’ailleurs au Liban,( Etat pluriconfessionnel ), les tribunaux de la chari’a sont maintenus. La codification du droit musulman est intervenue en 1917 , pour les sunnites.
En fait c’est le problème de la loi qui pose problème en islam. Et c’est pourquoi le combat des islamistes porte sur le rétablissement de la chari’a dans son application jurisprudentielle , le fiqh !!
à titre de référence, ne manquez pas de consulter le corpus rituel et légal des chiites.
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