L’occident victime du terrorisme qu’il a créé
Extrait d’une trés pertinente étude geopolitique du Général Gallois
Avec la dislocation de l’Union Soviétique, le monde s’agence différemment et l’idée islamique en tire avantage. L’économie planifiée fait place à l’économie de marché qui, partout, s’impose comme une réalité ou comme un objectif. Réunifiée l’Allemagne mit aussitôt les Balkans à feu et à sang, faisant sauter le verrou serbe sur une des routes « d’invasion » de l’Europe ; le traité de Maastricht construit l’irréversible en matière d’intégration européenne tandis que la concomitance de ces évènements et du développement des techniques d’information et de communication ainsi que l’amplification des échanges concourt au brassage des populations. Devenus l’unique superpuissance, les Etats-Unis ont la voie libre pour atteindre leurs objectifs politiques, dont les plus importants, du moins pour le demi siècle à venir, sont l’appropriation de l’énergie nécessaire à leur développement et le contrôle de son acheminement vers les Etats potentiellement rivaux. Washington adopte une nouvelle stratégie : la conquête par les armes des sources d’énergie fossile et la majorité d’entre elles se trouvent en terres musulmanes.
La primauté de l’économie, l’application générale des lois du marché affaiblissent les Etats contraints de s’incliner devant les exigences de la production et du commerce. Les mouvements islamiques exploitent cette perte d’omnipotence nationale. Pour Al Qaeda le monde non musulman est sans frontières, comme, d’ailleurs, devrait l’être l’aire musulmane, dans un premier temps du moins, du Maroc à l’Indonésie, selon Izetbegovic. L’économie triomphante détruit les valeurs morales et met en relief celles d’une société théocratique régie par le Coran. De moins en moins protégées par des gouvernements défaillants, les populations non musulmanes perdent peu à peu leurs identités nationales respectives et aussi leur immunité naturelle à la propagande islamique. Enfin, et surtout les exigences de l’industrialisation d’une population de plus en plus nombreuse placent celle-ci dans un état de dépendance des ressources énergétiques des pays arabes et musulmans. Ceux-ci en ont pris particulièrement conscience lors des crises de 1956 – 1973 et 1991. Ils savent qu’ils détiennent – pour quelques décennies encore – les clefs du développement mondial, sans, pour autant disposer de l’audience politique internationale correspondante. D’où un sentiment de frustration. De surcroît, les » énormes ressources » auxquelles faisait allusion Alija Izetbegovic fournissent une solide rente pétrolière qui permet de répandre l’enseignement du Coran et de multiplier, partout dans le monde, le nombre des lieux de culte nécessaires à la phase des prédicateurs, avant d’en venir à celle des » soldats « .
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