Les dogmes sous-jacents de la bien-pensance
Ces dernières années, des douzaines d’études psychologiques ont montré que nous façonnons les informations qui nous arrivent autant qu’elles nous façonnent. Nous filtrons et nous trions, choisissant ce qui nous plaît, excluant ce qui ne nous plaît pas. Et la plupart de ces processus se jouent inconsciemment. Nous assistons tous les jours aux effets d’une telle gymnastique mentale: très peu de personnes changent d’avis sur les sujets qui fâchent, quand bien même ils disposeraient de nouvelles informations. Les journalistes et commentateurs politiques sont à l’origine d’un grand nombre de ces fâcheries. La fracture partisane n’a quasiment pas bougé depuis dix ans – une peccadille par rapport à ce qu’on pourrait attendre de toutes les informations hyper partisanes qui circulent dans notre pays.
L’idée selon laquelle c’est notre terrain mental qui déciderait de la survie de telle information dans nos têtes, et de la disparition d’une autre, trouve une analogie dans une éminente théorie biologique: la théorie de Darwin sur la sélection naturelle. Quand nous voyons des lions et des ours polaires, nous sommes émerveillés par la façon dont ces animaux se sont adaptés à la vie dans la savane ou sur les calottes glaciaires. Mais aucun aréopage de lions ne s’est réuni pour décider que la savane africaine allait devenir leur foyer. Aucune assemblée d’ours n’a élu un dirigeant ayant décidé que les ours polaires devaient déménager en Arctique. Ces animaux ne se sont pas adaptés à leur environnement, même si nous parlons parfois en ces termes. Leur environnement les a adaptés à lui.
L’information, ici, est notre lion ou notre ours polaire. Ce qui pénètre notre esprit dépend des conditions que cet esprit lui offre. Si notre esprit offre la savane, les lions prospèrent, et les ours polaires meurent. Si nous y trouvons des frissons arctiques, ce sont les ours polaires qui vivent, et les lions qui disparaissent.
Voilà pourquoi le fait de publier l’acte de naissance d’Obama (dans le mythe urbain actuellement en cours aux US ) n’a que très peu de poids sur des personnes prédisposées à croire que le Président US n’est pas né aux États-Unis: c’est un peu comme poser un lion sur la banquise et espérer qu’il cause l’extinction des ours polaires. (Les fans inconditionnés d’Obama trouvent ainsi tout plein de moyens emberlificotés pour rejeter les critiques à son égard. Ce n’est pas une question démocrate ou républicaine; c’est juste ainsi que l’esprit fonctionne.)
Certes, la métaphore de la sélection naturelle n’est pas parfaite. Les animaux ne modifient pas leur environnement de manière significative, mais nos esprits façonnent l’information et sont façonnés par elle. De plus, des informations exactes ne sont pas totalement impuissantes quand il s’agit de faire changer les gens d’avis; avec le temps, il devient de plus en plus difficile de nier la réalité. Au final, l’intelligentsia partisane avec son organisation et ses stratégies façonne probablement à long-terme le terrain de nos débats nationaux.
Mais l’analogie avec la sélection naturelle est un puissant remède contre l’étonnement qui nous prend lorsque nous voyons ces nombres incroyables de personnes avalant tant de calomnies, de désinformations, et même de préjugés purs et durs. Certes, des propagandistes usent aussi d’un fort matraquage et poursuivent leurs propres intérêts, mais si nos esprits n’accueillaient pas à bras ouverts de telles abjections, ces mensonges mourraient aussi vite qu’un lion abandonné sur la banquise.
Ce n’est qu’aprés avoir maintenu et mis en oeuvre l’environnement intérieur de sa conscience ouverte que l’humain peut accepter de changer d’avis.
d’où les tabous implicites qui nous sont servis, ad nauseam par les media, politiques, syndicalistes, hommes normés, …
De cela vous ne pouvez parler, critiquer… vous serez immédiatement diabolisé « ad Hitlero »
la novlangue : c’est le refus d’évaluer les « axiomes » inconscients des discours actuels : qui montre le réel sera taxé d’extreme…
- – l’immigration est une chance ;
- – il ne faut pas confondre l’islam et l’islamisme (et encore moins avec le terrorisme) ;
- – toutes les religions sont respectables sauf le christianisme ;
- – Le chômage des jeunes, les discriminations et la misère expliquent et excusent la délinquance ;
- – Il ne faut pas céder au populisme :
- – L’économie qui crée les richesses ;
- – Le protectionnisme, c’est le mal
- – les Etats sont un cadre trop étroit pour résoudre les questions qui nous préoccupent
- – l’initiative privée est toujours plus efficace que l’action de l’Etat ; le bien privé est supérieur au bien collectif
- – il faut s’inspirer du modèle anglo-saxon, en particulier pour réformer la France ;
- – Les européens sont coupables du colonialisme et du fascisme, les français y compris ; les autres de rien
- – Nous avons une dette morale vis à vis de l’Afrique en général et des noirs en particulier
etc…
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