Heuristiques de décisions inconscientes
Les informations recueillies n’ont d’intérêt que si elles sont analysées en vue de l’action/décision.
Chaque acteur impliqué dans cette phase, qu’il soit veilleur, expert ou décideur, est inconsciemment victime des biais de jugement inhérents à l’être humain. Les psychologues Kahneman et Tversky ont montré que, pour faire face à une situation ou un problème complexes, nous faisons appel à des « mécanismes » de réflexion qu’ils nomment des « heuristiques » qui ont pour but de les simplifier.
Si elles nous permettent de « parvenir à une décision raisonnable dans un délai raisonnable » (A. Pouget), se confondant en cela avec l’intuition, elles sont aussi potentiellement génératrices d’erreurs de jugements multiples et se transforment dans ce cas en biais cognitifs… » (La boîte à outils de l’Intelligence Economique – Dunod 2011).
Aussi est-il conseillé au chercheur intérieur de garder la trace de ses analyses, jugements et décisions ainsi que des éléments d’information qui les avaient motivés. Les étudier a posteriori permettra de mieux comprendre les raisons des nos succès ou échecs. [Consulter la page Analysis of Competing Hypotheses (ACH) du centre de recherche de Palo Alto.]
Plus prosaïquement, il faut :
. utiliser des méthodes d’analyse structurées ;
. prendre garde de ne pas sélectionner les informations qui corroborent systématiquement ses hypothèses ;
. cultiver en permanence son sens critique face à l’information reçue ;
. enfin, confronter ses hypothèses à celles des autres acteurs du dispositif.
Quelle remise en cause de ses habitudes et de sa position !
Mais l’effet positif est garanti. A moins que les efforts demandés ne semblent insupportables ?
Il se pourrait alors que l’intérêt pour les signaux faibles soit un bon moyen d’oublier les raisons qui font qu’on n’a déjà pas su traiter les signaux forts. Ils seraient alors un mouchoir méthodologique jeté sur un océan d’ignorance et d’illusions.
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